Nous continuons la publication de parties du très intéressant Rapport « Citoyenneté numérique : ce que l’Afrique prépare » (dont vous pouvez découvrir l’intégralité en cliquant ici.)

Cette semaine le développement et la pénétration en Afrique du téléphone mobile, de l’internet et de facebook.

LE TÉLÉPHONE MOBILE POUR TOUS

Solidement ancrée au bas des classements internationaux en matière d’indicateurs d’accès aux innovations issues des technologies numériques, l’Afrique est pourtant engagée dans un mouvement d’adoption rapide de certaines de ces technologies.

Parmi les évolutions les plus significatives, le téléphone mobile s’est imposé en une dizaine d’années comme un objet d’usage quotidien dans la plupart des pays, grâce notamment à une baisse des coûts d’accès au matériel et à la concurrence engendrée par la multiplication des acteurs dans le secteur.

Les utilisateurs qui ont désormais le choix n’hésitent pas à acheter plusieurs cartes SIM pour bénéficier des meilleurs tarifs et des promotions proposées par chaque opérateur. Le taux d’équipement peut finalement dépasser 100% dans certains pays.

Part de la population équipée d’un téléphone mobile par pays (et évolution) (source : Union Internationale des Télécommunications)

En 2014, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal comptabilisaient plus d’un téléphone mobile par personne.

LE LENT DÉCOLLAGE DE L’INTERNET

Sur le modèle de l’indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Union Internationale des Télécommunications (IUT) a établi un Indice de développement des TIC (IDI). Il s’agit d’un instrument de mesure de l’état de santé du secteur des TIC. Son objectif est d’exprimer sur une échelle de 1 à 10, les évolutions dans quatre domaines : le développement des TIC, les progrès réalisés dans le temps, la réduction de la fracture numérique et les futures potentialités de croissance.

Les données publiées par l’IUT dans son dernier rapport révèlent que, malgré les progrès enregistrés ces dernières années, les pays du continent affichent une progression en retrait par rapport aux autres zones géographiques. L’Afrique conserve une grande marge de progression et a besoin de solides investissements pour rattraper son retard.

Évolution (2010-2015) de l’indice de développement des TIC par pays (IDI) (source : Union Internationale des Télécommunications

En matière d’accessibilité, les pays couverts par notre étude peuvent être classés en deux groupes :

> ceux qui ont franchi la barre des 20% de la population connectée à domicile sur ordinateur, mobile ou tablette. Ce groupe comprend le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

> ceux dont la population est connectée à moins de 10% : on y trouve le Bénin, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo et Madagascar.

FACEBOOK, SYNONYME D’INTERNET POUR LES NOUVEAUX  INTERNAUTES

Pas besoin d’un ordinateur et encore moins d’une adresse e-mail pour ouvrir un compte Facebook et profiter des principaux services proposés par le géant américain. Un numéro de téléphone suffit. Avec son site mobile Zero Facebook, le réseau social offre également un accès gratuit à ses principaux services. Depuis leur téléphone, les utilisateurs peuvent mettre à jour leurs statuts, consulter leurs flux, commenter des publications ou encore envoyer et lire des messages. Cet accès facilité est à l’origine de la montée en puissance phénoménale de Facebook en l’espace de quelques années.)

Nombre d’utilisateurs de facebook par pays en juin 2016 (source : Internet World Stats)

L’internet sans Facebook n’aurait sans doute pas le même attrait pour les nouveaux internautes qui arrivent en ligne chaque jour en Afrique subsaharienne. Le réseau social est en effet devenu la destination de choix pour s’informer, interagir avec sa famille et ses amis, faire du commerce et bavarder.