Solange nous a trop subitement quitté alors que nous avions encore tant de projets à mener avec elle que ce soit dans le combat pour la parité et l’égalitéF/H ou dans la lutte contre l’impunité des crimes oubliés commis en RDC depuis deux décennies. L’Observatoire de la parité et son magazine féministe en ligne « Debout Congolaises » tiennent à lui rendre hommage et à présenter leurs condoléances à sa famille, ses amis, son équipe du magazine « Le Souverain », en publiant quelques articles ou messages de ceux qui appréciaient sa compétence, son courage, sa détermination.

Solange Solange Lusiku, Éditrice du Journal Le Souverain Libre de Bukavu est décédée à Kinshasa ce matin de samedi 13 septembre 2018.Une information confirmée par sa famille, Le Souverain Libre et l’UNPC Sud-Kivu dans des communiqués publiés quelques temps après.

« Le Journal indépendant Le Souverain Libre est au regret d’annoncer à tous les journalistes, annonceurs et partenaires de la presse,  tant au Sud Kivu qu’à travers la RD Congo, la mort de son Éditrice et Directrice, Madame Solange Lusiku Nsimire Kayange après une courte maladie. La mort est survenue à Kinshasa, au centre hospitalier Monkole de Mont Ngafula, le matin de ce 13/10/2018. Le programme des funérailles sera connu ultérieurement et après harmonisation avec tous les corps et associations  dont elle était membre. Que l’âme de notre éditrice directrice Solange Lusiku Nsimire repose en paix » dit le chargé de programme du journal Le Souverain, Égide KITUMAINI.

Cette nouvelle a retentit comme une bombe dans les oreilles et les cœurs de plusieurs Sud-Kivutiens qui reconnaissent en cette femme, une journaliste professionnelle et excellente militante des droits des femmes. Éditrice du Journal le Souverain jusqu’à sa mort, la brave « maman Solange » comme on l’appelle affectueusement à Bukavu était également vice-présidente Nationale de l’Union Nationale de la Presse du Congo, UNPC.

Florence Ashuza


 Solange Lusiku, une journaliste de combat

Tout Bukavu est descendu dans la rue ce mercredi, pour rendre un dernier hommage à une journaliste de combat, une femme de convictions. Solange Lusiku, 46 ans, emportée par un mal foudroyant qui a rendu impossible toute tentative de transfert, appartient déjà à l’histoire du Sud Kivu. Directrice du journal « Le Souverain », cette mère de 7 enfants menait un combat sur plusieurs plans . Pour la survie de son journal d’abord, qui ne paraissait qu’épisodiquement, en fonctions des moyens disponibles. Imprimé en Ouganda, transporté de manière aléatoire, Le Souverain était cependant un périodique indispensable. Il faisait le point sur la politique, sur la vie de la ville. Les éditoriaux, les prises de position de Solange Lusiku tranchaient par leur hardiesse. Comment conjugue-t-on « chevalier de la plume » au féminin ?

Cette femme sans peur était une combattante, elle dénonçait les pilleurs de tout acabit, s’en prenait aux plus hautes autorités de la province et ses écrits ne furent pas pour rien dans le désaveu qui frappe l’ancien gouverneur Marcellin Cishambo, avec lequel elle croisa le fer à maintes occasions.
Solange Lusiku, avec sa prestance et son regard de feu, était un pur produit du Sud Kivu, elle avait étudié à l’ISP (Institut supérieur pédagogique) puis travaillé dans deux radios catholiques, Radio Maendeleo et Radio Maria, dépendant de l’archidiocèse. Les journalistes étrangers trouvaient toujours auprès d’elle un accueil chaleureux et informé, elle collabora avec Milo Rau lors du tournage de son film « Tribunal sur le Congo » où elle était une sorte d’appariteur, de modératrice, donnant la parole au public et canalisant les émotions. Ses qualités de plume, son engagement lui avaient valu de se voir décerner le titre de Docteur Honoris causa de l’Université de Louvain et elle comptait de nombreux amis en Belgique, dont les Mutualités chrétiennes de Tournai qui se battaient pour doter « Le Souverain » d’une nouvelle imprimerie et de moyens de production adéquats.

Le carnet de Colette Braeckman


Qui est Solange Lusiku Nsimire?
La vice-présidente nationale de l’UNPC, Union Nationale de la Presse du Congo est décédée ce samedi 13 Octobre à Kinshasa. La responsable éditrice du journal le SOUVERAIN de Bukavu est morte d’une courte maladie à l’âge de 46 ans et laisse un époux inconsolable et 7 orphelins.
La nouvelle de sa mort crée une émotion immense dans tous les milieux de la ville de Bukavu.
Solange Lusiku Nsimire est née le 20 Avril 1972. Ainée d’une famille, elle fait ses études en commerciales a l’ISP de Bukavu vers les années 2004. Avec l’avènement de la libéralisation de l’espace médiatique en RDC, Solange Lusiku fait ses premiers pas aux médias à la Radio Maendeleo avant de rejoindre la radio Maria, de l’archidiocèse de Bukavu ou elle est la première présentatrice du journal parlé avant de devenir directrice des programmes.
Solange Lusiku devient la première femme du Sud Kivu à se lancer courageusement dans la presse écrite. Elle œuvre au journal le Souverain ou elle devient éditrice principale jusqu’à sa mort. Elle est présidente provinciale du comité sectionnaire de l’UNPC Sud Kivu de 2000 à 2014. Grace a son courage dans le métier, Solange Lusiku rafle plusieurs prix et des distinctions au niveau international dont un doctorat Honoris causa de la prestigieuse Université de Louvain en Belgique. Elle est aussi membre du conseil administration de l’Université catholique Bukavu UCB.
Sollicitée par Radio Okapi, Solange Lusiku est intervenue plusieurs fois dans la Tribune de la presse de chaque vendredi sur la radio de la paix. Membres de plusieurs associations des femmes, Solange Lusiku meurt en qualité de vice-présidente nationale de l’UNPC. Elle laisse sept orphelins dont deux garçons, et 5 filles.
Ben Kabamba, Rédaf Radio Okapi

L’association des femmes des médias ,AFEM, partage la profonde douleur de la mort de Solange Lusiku, éditrice du journal Le Souverain. Solange fut une des pionnières de AFEM et a su, par son professionnalisme, inculquer le sens du mieux faire à des dizaines de jeunes femmes journalistes. AFEM présente ses condoléances à toutes les connaissances, membres de famille biologique, et toute la presse congolaise. 
Solange Lusiku ne fut pas seulement une consœur mais également une mère, une amie et une militante des droits des femmes. AFEM, à travers ses membres, feront honneur à ta mémoire en priant la miséricorde divine de te recevoir dans ses parvis.
Pour AFEM
Caddy Adzuba, présidente & Douce Namwezi, coordinatrice.