Dans les zones périphériques de Kinshasa, la population se contente de l’eau non traitée pour les besoins ménagers. (Ph. Raïssa Tshikandama.)

Nous sommes à Kinjibula, quartier réputé agricole situé dans la commune de Mont-Ngafula. Malheureusement pour les habitants de ce coin de la capitale, l’eau potable est devenue une denrée rare. Cette situation empêche la population de cette contrée de se donner comme il se doit aux activités champêtres.

Accrochés à l’agriculture, beaucoup d’habitants ne savent pas à quels saints se vouer. Une des femmes de ce quartier déplore cette situation. « Ici chez nous, nous souffrons pour avoir de l’eau potable, nous nous procurons l’eau de puits pour tous les besoins ménagers notamment, la cuisine, la vaisselle et la lessive », a expliqué Vicky Muidi, habitante de Kinjibula depuis plus de 15 ans.

Pour elle, la population de ce quartier va chercher de l’eau dans des sources naturelles qu’on retrouve dans ce quartier qui souvent tarissent aussi. « C’est une eau impropre à la consommation, mais parce que nous n’avons que celle là comme eau, nous somme contraints de l’utiliser pour tous nos besoins », a-t-elle ajouté.

Non loin de chez elles, une autre femme rurale relate son calvaire. « Chaque famille s’est construit un puits. Pour avoir accès à l’eau potable, il nous faut parcourir plusieurs kilomètres pour atteindre des cités où l’eau de la Regideso coule régulièrement. Fatiguée de cet exercice, beaucoup de familles ont décidé de se contenter de l’eau des puits et des sources avec tous les risques de santé possibles », a-t-elle dit.

Face à cette situation, plusieurs foyers de cette partie de Kinshasa sont dans la joie à chaque fois que la pluie arrive. Car, beaucoup se servent de cette eau pour étancher leur soif. « L’eau de pluie nous parait plus bonne que celle de source par rapport en son goût et sa qualité », a expliqué Fatou Ngalula.

« Nous sommes dans un quartier vaste et on se démène toujours pour trouver des solutions à ce problème d’eau potable. Il existe déjà un projet pour mettre fin à cette crise. L’obstacle pour nous reste la REGIDESO, qui exige beaucoup d’argent pour venir installer des tuyaux d’eaux. C’est des grosses sommes que nous ne serons pas en mesure de payer pour le moment, il nous faut beaucoup de temps pour y arriver. Ce dossier est déjà sur la table du bourgmestre qui devra nous répondre bientôt », a expliqué le chef de ce quartier, Bavon Ley.

A la REGIDESO, on demande à la population d’être patiente car c’est une question de jours. « Nous espérons que dans peu de temps cette population sera approvisionnée en eau de la REGIDESO », a promis Jules Ngidi, chef de secteur de la REGIDESO.

Contre la loi

L’activiste de droits de l’homme, Yannick Kasanda, a indiqué que le droit à l’accès à l’eau potable est garantie dans la Constitution congolaise. Malheureusement, le gouvernement de la République ne s’acquitte pas de ce devoir. Les articles 34, 40 et autres de la Constitution, reviennent sur les droits d’accès à l’eau potable. « Il revient à l’État congolais de résoudre ce problème de la population », indique la loi citée par Yannick Kasanda.

Par Raïssa Tshikandama