Conformément à sa mission, l’Observatoire de la parité débute cette semaine la publication des statistiques sur les candidatures de femmes aux élections provinciales annoncées pour le 23 décembre 2018, en commençant par 5 provinces (Sud-Kivu, Nord-Kivu, Maniema, Kasaï Central, Kasaï Oriental) . Il en fera de même pour toutes les autres provinces dans les semaines prochaines ainsi que pour les législatives nationales. 

Le premier tableau présente les chiffres de femmes candidates aux élections provinciales dans les circonscriptions de la province du Sud-Kivu.

TABLEAU 1 : CANDIDAT(E) S AUX ELECTIONS PROVINCIALES AU SUD-KIVU

 

Circonscriptions Nombre total de candidat(e)s Candidats Candidates % F
BUKAVU 215 186 29 13.5
FIZI 130 119 11 8.5
IDJWI 50 47 3 6.0
KALEHE 136 131 5 3.7
MWENGA 120 106 14 11.7
KABARE 170 155 15 8.8
SHABUNDA 87 80 7 8.0
UVIRA 184 168 16 8.7
WALUNGU 164 147 17 10.4
TOTAL 1256 1139 117 9.3%

 

Le second tableau présente les chiffres de femmes candidates aux élections provinciales dans la province du Nord-KIVU

TABLEAU 2 : CANDIDAT(E) S AUX ELECTIONS PROVINCIALES AU NORD-KIVU

CIRCONSCRIPTIONS Nombre total de candidat(e)s Candidats Candidates % F
GOMA 133 103 30 22.5
WALIKALE 55 50 5 9
MASISI 180 167 13 7.2
NYIRAGONGO 54 49 5 9.2
BENI TERRITOIRE 242 226 16 6.6
BENI VILLE 61 52 9 14.7
LUBERO 242 222 20 8.2­­­­­­­­­­­­­
RUTSHURU 194 179  

15

7.7
Total 1161 1048 113 9.7

­­­

Le 3ème tableau présente les chiffres de femmes candidates aux élections provinciales dans la province du KasaÏ Oriental

 

TABLEAU 3 : CANDIDAT(E) S AUX ELECTIONS PROVINCIALES AU KASAI ORIENTAL

 

Circonscriptions Nombre total de candidat(e)s Candidats Candidates % F
TSHILENGE 85 75 10 11.7
MIABI 57 54 3 5.2
LUPATAPATA 43 41 2 4.6
KATANDA 56 52 4 7.1
KABEYA-KAMWANGA 48 47

 

1 2
MBUJIMAI Ville 335 276 59 17.6
Total 624 545 79 12.6

 

Le 4ème tableau présente les chiffres de femmes candidates aux élections provinciales dans la province du KasaÏ Central

 

TABLEAU  4 : CANDIDAT(E) S AUX ELECTIONS PROVINCIALES AU KASAI CENTRAL

 

CANDIDATURES AUX ELECTIONS PROVINCIALES 2018 Nombre total de candidat(e)s Candidats Candidates % F
KAZUMBA 127 119 8 6.2
KANANGA VILLE 187  

162

25 13.3
LUIZA 122 106 16 13.1
DIMBELENGE 100

 

90 10 10.1
DIBAYA 69 65

 

4 5.7
DEMBA 136 131 5 3.6
Total 741 673  68 9.7

 

Le 5ème tableau présente les chiffres de femmes candidates aux élections provinciales dans la province du Maniema

 

TABLEAU  5 : CANDIDAT(E) S AUX ELECTIONS PROVINCIALES AU MANIEMA

 

Circonscriptions Nombre total de candidat(e)s Candidats Candidates % F
KINDU Ville 97 85 12 12.3
PANGI 96 88

 

8 8.3
LUBUTU 48 41 7 14.5
KAILO 52

 

46 6 11.5
KABAMBARE 73 66 7 9.5
KASONGO 154 142 12 7.7
KIBOMBO 28 27 1 3.5
PUNIA 26 25 1 3.8
Total 574 520 54 9.4

 

Les tableaux des autres provinces seront publiés dans les prochaines éditions de Debout Congolaises.

Sur base de cet échantillon de 5 provinces (probablement représentatif des autres provinces de la RDC), les premiers constats et commentaires de l’Observatoire de la parité sont les suivants :

  1. A l’exception du KasaÏ Oriental (12,6%), le pourcentage de candidatures déposées par les femmes, au regard du total des candidatures déposées, n’atteint pas 10%: 9,3 % au Sud-Kivu, 9,7% au Nord-Kivu, 9,7% au Kasaï Central et 9,4% au Maniema. La situation est presque inchangée par rapport aux chiffres de 2006 (et de ceux du dépôt « provisoire » des candidatures de 2015). La conséquence sera malheureusement et très probablement la même que lors des élections provinciales de 2006 : un nombre très bas de femmes élues députées provinciales.
  2. Les circonscriptions urbaines, Bukavu (13,5), Goma (22,5%), Beni Ville (14,7%), Mbuji May (17,6%), Kananga (13 ?3%), affichent des pourcentages plus élevés mais toujours très en-deçà du seuil de 30%. Explication possible : les femmes en milieu urbain remplissent un peu plus facilement certaines des conditions fixées dans la loi électorale (et qui sont contraires à la Constitution selon l’Observatoire de la parité). Par rapport aux Territoires ruraux, on trouve en ville plus de femmes possédant un diplôme d’enseignement supérieur ou universitaire, plus de femmes disposant des moyens financiers nécessaires pour payer la caution non remboursable (abusivement dénommée « frais de dépôt de candidature »), plus de femmes alignées sur les listes des partis, etc.
  3. Les circonscriptions rurales affichent des pourcentages allant, par ex. au Sud-Kivu, d’un minimum de 3,7% (Kalehe) à un maximum de 11,7 (Mwenga) ou au Kasaï Oriental, de 2% (Kabeya Kamwanga) à 11,7% (Tshilenge) sans qu’il soit aisé à ce stade de fournir les explications d’un tel écart (situation sécuritaire ? campagne de sensibilisation ? Autres ?). La plupart des territoires ruraux se situent au niveau de 7 à 9 % de candidatures féminines.
  4. L’Observatoire de la parité considère qu’une des causes principales de ces résultats catastrophiques réside dans les obstacles, renforcés par les dernières modifications de la loi électorale, placés sur le chemin des femmes menant à la candidature à des mandats publics. C’est pour éliminer ces obstacles que l’Observatoire de la parité a introduit, A DEUX REPRISES, une requête en inconstitutionnalité de la Loi électorale sur laquelle, jusqu’à ce jour, la Cour constitutionnelle s’obstine à ne pas statuer, s’enfonçant ainsi dans un véritable déni de justice. (Lire l’article sur ce sujet EN CLIQUANT ICI).
  5. L’Observatoire de la parité considère qu’une autre cause principale de la faible participation politique des femmes, et plus largement de leur faible présence dans les organes de décision, se trouve dans le refus des dirigeants et hommes politiques congolais de mettre en place les diverses formules de quotas obligatoires de femmes qui se sont révélées être le moyen efficace et incontournable, dans de nombreux pays dont presque tous les voisins de la RDC, pour progresser vers la parité. (Lire l’article sur ce sujet EN CLIQUANT ICI).
  6. En attendant que ces combats essentiels et indispensables aboutissent le plus rapidement possible, l’Observatoire de la parité ne peut qu’apporter son soutien aux femmes courageuses et battantes qui ont déposé leur candidature aux élections provinciales (ainsi qu’à toutes celles qui le feront pour les élections législatives nationales) afin de les aider à être gagnantes lors des prochains scrutins. Pour atteindre cet objectif, il a mis en place une CLINIQUE ELECTORALE EN LIGNE et donc accessible à toutes les candidates via l’internet et un simple smartphone. L’Observatoire possède déjà les noms de toutes les femmes candidates aux élections provinciales et cherche à obtenir leurs coordonnées (N° tél., WhatsApp, adresse e-mail) pour entrer en contact avec elles et pouvoir leur fournir en ligne les conseils, les modules de formation, les fiches techniques, etc. qui doivent leur permettre d’augmenter leurs chances d’être élues. (Plus d’info sur la Clinique électorale en ligne, EN CLIQUANT ICI).

L’OBSERVATOIRE DE LA PARITE LANCE DONC PLUSIEURS APPELS URGENTS :

A LA CENI : Fournir à la Clinique électorale de l’Observatoire de la parité les coordonnées de toutes les femmes candidates afin de pouvoir les accompagner.

AUX CANDIDATES : Communiquer leurs coordonnées (Nom, post-nom, prénom + (N° tél., WhatsApp, adresse e-mail)

Par SMS au N° +243897982340 (même N° pour WhatsApp)

Par courriel (email) à clinique.electorale@gmail.com

AUX FEMMES ET HOMMES « GENRES » : Communiquer les coordonnées (Nom, post-nom, prénom + (N° tél., WhatsApp, adresse e-mail) des candidates de leur connaissance

Par SMS au N° +243897982340 (même N° pour WhatsApp)

Par courriel (email) à clinique.electorale@gmail.com