Dans tous les pays, le grand public doit être sensibilisé au lourd tribut que paient les femmes lorsqu’elles sont contraintes d’avorter clandestinement ou de recourir à des méthodes dangereuses. Dans les pays où les lois sont très limitatives, comme c’est le cas en RDC, il arrive souvent  que le public, masculin mais aussi féminin, ne comprenne pas jusqu’à quelles extrémités ces malheureuses doivent aller pour mettre un terme à leur grossesse.

Sonder attentivement l’opinion publique dans les différents secteurs de la vie sociale et économique d’un pays, se préoccuper de questions touchant la santé et la survie des femmes, éduquer le grand public sur les causes des avortements dangereux, sur leur ampleur et leurs conséquences néfastes, sont autant de gestes essentiels s’ajoutant aux nombreux efforts que l’on déploie pour élargir et protéger l’accès à des services sûrs.

« Debout Congolaises ! » veut apporter sa contribution à l’action courageuse des groupes et ONG de femmes congolaises qui éduquent les médias, organisent des séminaires et font des manifestations pour que l’on comprenne mieux que les restrictions à l’avortement sont très lourdes de conséquences pour les femmes, les familles et pour le réseau de santé, et aussi pour contrecarrer la désinformation répandue par les opposants à l’avortement. Ces organisations trouveront ci-dessous quelques outils qui peuvent leur servir dans leur travail de sensibilisation et de plaidoyer.

ANALYSE  DES POLITIQUES SUR L’AVORTEMENT  POUR LE PLAIDOYER Pathfinder International

Analyse des politiques sur l’avortement pour le plaidoyer

Les avortements clandestins (non sécurisés) représentent une cause majeure de décès et d’infirmités chez les femmes à travers le monde, en particulier dans les pays en voie de développement. Le droit pour une femme d’avoir accès à l’avortement devrait être soutenu non seulement pour réduire le taux élevé de mortalité et de morbidités maternelles, mais aussi pour protéger le droit de la femme à opérer ses propres choix sur son corps, sa vie et sa santé de reproduction. Bien que les facteurs qui sont à la base des grossesses non désirées (par exemple : le manque d’accès à la contraception, les inégalités liées au genre, les violences sexuelles) puissent être réduits par des programmes sociaux et de santé reproductive, ils ne peuvent pas être éradiqués. Pour protéger le droit des femmes à la souveraineté de leur corps et pour éliminer la mortalité et la morbidité maternelles liées aux avortements clandestins (non sécurisés), l’avortement sécurisé doit être accessible à toutes les femmes, sans restriction. Les organisations peuvent utiliser le plaidoyer comme outil d’accroissement de l’accès à l’avortement sécurisé.

STRATÉGIES POUR ÉLARGIR L’ACCÈS À L’AVORTEMENT SANS RISQUE International Women’s Health Coalition

Avortement san srisques

Dans la première section de cette brochure, est décrit brièvement le contexte global dans lequel survient l’avortement. Les deux sections suivantes analysent les accords qui ont été conclus lors de conférences internationales et les dispositions des traités en matière de droits de la personne qui peuvent être invoquées pour plaider en faveur de l’accès à des services d’avortement sans risque. La dernière section décrit les stratégies utilisées à l’heure actuelle dans un large éventail de pays. Les annexes fournissent des références faciles à consulter pour les paragraphes les plus pertinents des accords internationaux et des traités en matière de droits de la personne.

VIOLENCE SEXUELLE AU CONGO-KINSHASA : NECESSITE DE LA DEPENALISATION DE L’AVORTEMENT                                J.-C. Omba Kalonda Ecole de Santé Publique, ULB

Nécessité de dépénalisation de l’avortement Congo-Kinshasa

Malgré le nombre élevé de grossesses non désirées observées, la loi congolaise, très restrictive, n’autorise pas d’avortement. Cet article présente trois arguments qui plaident en faveur de la dépénalisation de l’avortement en RDC : 1) une loi très restrictive sur l’avortement force les femmes à recourir à des avortements clandestins à risque, favorisant des taux élevés de lésions et de mortalité maternelle ; 2) la RDC, signataire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la charte de l’union africaine, est censée promouvoir l’égalité entre les sexes, en ce compris les droits reproductifs des femmes ; 3) une naissance non désirée est une charge financière supplémentaire pour la femme, un facteur aggravant de la pauvreté et psychologiquement inacceptable en cas de viol.

Sur le plan politico-juridique, la lutte contre l’impunité ainsi que la dépénalisation de l’avortement sont recommandées. Le libre accès à l’avortement épargnera les femmes victimes et enceintes, des risques liés à la grossesse, à l’accouchement ainsi que de ceux associés à un éventuel avortement clandestin qui majorent le taux de mortalité maternelle dans ce pays : il est évalué entre 950 et 3.000 décès pour 100.000 naissances vivantes.

GROSSESSE NON DESIREE ET AVORTEMENT PROVOQUE AU BURKINA FASO : CAUSES ET CONSEQUENCES                      Guttmacher Institute

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ARTICLES ET REPORTAGES DE RADIO OKAPI SUR L’AVORTEMENT CLANDESTIN

Faut-il dépénaliser l’avortement en RDC? 15/04/2015

Le vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur, Evariste Boshab préconise la dépénalisation de l’avortement pour faire reculer le phénomène des bébés abandonnés.

Les risques liés à l’avortement clandestin 30/10/2014

Plusieurs femmes congolaises qui tombent enceintes surtout en dehors du mariage se font avortées avec le consentement de l’auteur de la grossesse ou non. Le constat est le même chez les jeunes filles qui sont en âge de scolarité à Kinshasa et ailleurs. Et pourtant, cette pratique a des conséquences non négligeables chez la femme. -A quels risques s’exposent les femmes qui subissent des avortements clandestins ?

Les conséquences des avortements clandestins 27/05/2014

L’avortement clandestin est devenu un phénomène de société non négligeable dans nos communautés. Lorsqu’elles tombent enceinte, certaines jeunes filles recourent vite à l’avortement. Cela, pour diverses raisons. Elles vont en cachette voir certains médecins à la recherche des revenus pour arrêter volontairement la grossesse, mais malheureusement dans la plupart des cas, ces avortements se font dans des conditions précaires.

Grossesses précoces et non désirées 27/02/2014

Une grossesse Les statistiques officielles de l’enquête démographique et de santé menée en 2007ont démontré qu’en RDC, au moins 20 % des grossesses proviennent des adolescentes Oui Thérèse, Il s’agit là des statistiques. D’après les spécialistes, le manque d’informations et la faible utilisation des moyens de contraception sont à la base des grossesses non désirées.

Mbandaka : sensibilisation des élèves sur les risques des grossesses non désirables 02/04/2013

Le Parlement des jeunes de la ville de Mbandaka (Equateur) a lancé la campagne de sensibilisation des élèves des écoles secondaires sur les risques de grossesses non désirables et des avortements provoqués.

Province Orientale : les infirmiers protestent contre l’arrestation de leur collègue en Ituri 04/11/2012

Les infirmiers du centre de santé de Makeke en Ituri (Province Orientale) sont en arrêt de travail depuis le vendredi 3 novembre. Ils protestent contre l’arrestation de l’infirmier titulaire de cet établissement par des agents de la Police nationale congolaise. Cet infirmier aurait refusé de consulter, sur demande de la police, plusieurs jeunes filles, accusées d’avoir avorté clandestinement. Les infirmiers du centre de santé de Makeke conditionnent leur reprise de travail par la libération de leur collègue. La société civile locale dénonce une arrestation illégale.

Matadi : des fœtus jetés dans des rigoles 03/10/2012

La police a signalé sept cas d’avortements clandestins en l’espace de trois mois à Matadi dans la province du Bas-Congo. Le commissaire supérieur de la police du district de Matadi, Georges Kuleka l’a indiqué le week-end dernier lors d’une communication à la presse.

L’avortement clandestin: ses risques et ses conséquences chez la femme  30/12/2010

Luvungi: un avorton découvert sur l’axe Bukavu – uvira 10/11/2010  Un fœtus de 4 mois a été retrouvé ce mercredi 10 novembre dans la matinée sur la route  Bukavu – Uvira, qui traverse la plaine de la Ruzizi. Le chef de poste d’encadrement administratif de Luvungi déplore ce fait qui constitue, selon lui, un manque de responsabilité. Une enquête a été ouverte pour découvrir l’auteur de ce crime.

L’avortement clandestin: risques et conséquences chez la femme 24/06/2010  Des nombreuses jeunes filles procèdent à une interruption volontaire de grossesse clandestinement. Certaines évoquent le manque de moyens financiers pour élever l’enfant  qui naîtra. D’autres disent avorter par crainte de déshonorer la famille.

LE PROJET « KWA AFYA BORA » POUR FAIRE PROGRESSER LES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS

La Santé Sexuelle et Reproductive ainsi que les droits y relatifs demeurent un problème social réel pour des millions de filles, de jeunes femmes et de garçons en Rd Congo.  Malgré les efforts consentis par le gouvernement pour le résoudre, le défi reste important. En effet, la promotion des services de santé sexuelle et reproductive et l’accès à ces services ne sont pas une priorité de santé publique. La législation congolaise en cette matière des droits de la santé  sexuelle et reproductive n’est  pas satisfaisante.

C’est pourquoi des organisations non gouvernementales SOLIDARITE DES FEMMES POUR LE DEVELOPPEMENT INTEGRAL (SOFEDI), OBSERVATOIRE DE LA PARITE (O.P), ASSOCIATION DES FEMMES JURISTES AU CONGO (AFEJUCO), CADRE DE CONCERTATION DE LA FEMME CONGOLAISE (CAFCO), en fonction de l’expérience et de la compétence spécifiques de chacune, ont convenu d’unir leurs efforts en un consortium dénommé KWA AFYA BORA(Bonne santé ! en kiswahili), en vue d’accompagner les efforts gouvernementaux.

Le consortium KWA AFYA BORA vise spécifiquement à faire avancer la législation en matière de la santé et des droits sexuels et reproductifs. Il vise également le plus large accès aux services y relatifs. Des filles, jeunes femmes et garçons sont particulièrement concernés.

Ce projet a 8 volets principaux suivants :

  1. Plaidoyer pour le vote d’un édit provincial sur la santé sexuelle et reproductive au Sud-Kivu ;
  2. Plaidoyer pour la promulgation de l’édit provincial sur la santé sexuelle et reproductive au Sud-Kivu ;
  3. Plaidoyer pour l’allocation d’un budget spécifique aux composantes 7 et 8 de la santé de la reproduction au Sud-Kivu ;
  4. Plaidoyer pour le vote d’une loi nationale sur la santé sexuelle et reproductive en RDCongo ;
  5. Sensibilisation des filles et femmes en âge de procréation aux droits de la santé sexuelle et reproductive en tant que droits humains ;
  6. Disponibilisation, pour élargissement de la gamme, des services/informations/produits de la santé sexuelle et reproductive en faveur des filles et jeunes femmes dans les zones de santé de Bagira, Kadutu et Ibanda à Bukavu ;
  7. Soutien des leaders communautaires aux filles et jeunes femmes en âge de procréation, spécialement celles en difficulté par rapport à leurs droits à la santé reproductive ; et
  8. Collaboration avec des organisations impliquées dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive au Sud-Kivu pour faire avancer la politique en matière des droits à la santé reproductive.

EXEMPLE D’UN GUIDE SUR L’INTERRUPTION VOLONTAIRE DE GROSSESSE

Guide IVG avortement pour majeures

Guide IVG avortement pour mineures

Ce type de guide n’existe pas en RDC où l’avortement est toujours pénalisé.  Nous vous communiquons donc un guide réalisé dans un pays, la France, où l’IVG est autorisée et encadrée par la loi. Ce guide se compose de deux parties. Une partie est destinée aux femmes majeures, l’autre aux femmes mineures.  Il fournit des informations sur la réglementation française, les techniques d’IVG, les délais à ne pas dépasser, les démarches, le coût d’une IVG et sa prise en charge, les adresses et les coordonnées utiles pour les françaises qui souhaitent avorter.