Désenclavement numérique d’une université  

Informatisation et ouverture sur le monde grâce aux nouvelles technologies

 

Axe  1 : E – learning

= Amélioration de la pédagogie par l’intégration des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication)

Qu’est-ce que l’e-learning ?

La formation en ligne, ou encore l’apprentissage en ligne, l’e-formation ou l’e-learning, désignent l’ensemble des solutions et des moyens permettant l’apprentissage par des moyens électroniques.

Quels sont les avantages de l’e-learning ?

  • accès à un large panel (gratuit ou payant), d’approche formative et de stratégies d’apprentissage.
  • Utilisation des pédagogies actives : la formation participative, l’apprentissage par problèmes, par le jeu, par la résolution de conflits, etc.
  • Intégration de l’évaluation chemin faisant (
    • évaluation des prérequis et des connaissances
    • autoévaluation,
    • évaluation formative par l’enseignant ou par les pairs,,
    • feedbacks automatiques
  • accès facile au contenu de formation (on se forme à partir de n’importe où, si on a accès à l’Internet )
  • flexibilité de la gestion du temps de formation, avec possibilité de revenir en arrière  ce qui permet d’apprendre à son propre rythme
  • accès informel ou formel à des ressources et formation provenant d’experts , autrefois ou autrement inaccessibles ;
  • possibilité d’exploiter et développer des interactions de qualité
  • moindre coût de la formation (pas systématiquement)
  • économies de temps
  • économies de transports (moindre empreinte carbone)
  • réponse possible au manque de compétences en matière de formation en interne (par ex.dans une entreprise )

Quelques outils de l’E-learning

La numérisation des syllabus

On trouve déjà dans certaines  universités des syllabus en version numérique ou des syllabus en ligne

Exemple : Cours de droit pénal international du Prof. Luc Henkinbrant

 

Les cours en ligne ou MOOC (Massive Online Open Course)

Avec l’irruption des MOOCs, les cours en libre accès dans le monde entier, les meilleures écoles du monde se mettent au diapason du partage et font leur révolution

Définition de MOOC

  • Le M de Massif signifie que le cours peut accueillir un nombre en principe non limité de participants.
  • Le O de Open signifie que le cours est ouvert à tous les internautes, sans distinction d’origine, de niveau d’études, ou d’un quelconque critère.
    • un MOOC payant est-il toujours « ouvert » ?
  • Le O de Online signifie que l’ensemble du cours peut être suivi en ligne : cours, activités, devoirs, examens, etc.
    • Des modules en présentiel ou des supports physiques comme des livres peuvent être proposés en parallèle du cours,
  • Le C de Course rappelle que c’est un cours avec
    • des objectifs pédagogiques,
    • un ou plusieurs parcours,
    • des productions ou des devoirs à faire,

et non simplement des ressources diffusées en ligne.

Exemples :

Un Mooc sur le genre

https://www.coursera.org/learn/genre?authMode=login&email=luc.henkinbrant%2540gmail.com&errorCode=invalidCredential

Un Mooc sur l’agroécologie

https://www.fun-mooc.fr/courses/course-v1:Agreenium+66001S03+session03/about

Plateformes de MOOC :

FUN France Université Numérique

https://www.fun-mooc.fr

Coursera

https://www.coursera.org/browse?languages=fr

Vers la « reverse education »

Les spécialistes parlent de reverse education ou d’éducation inversée.

  • on ne va plus en classe pour écouter et recevoir les connaissances pour ensuite faire des exercices à la maison.
  • Il s’agit désormais d’apprendre chez soi, en utilisant autant de fois que nécessaire les textes ou vidéos proposés par le Mooc de l’école.
  • Le temps de la classe est utilisé pour discuter avec le prof ou pour faire des exercices avec d’autres élèves ou étudiant.e.s.

Bref, la reverse education c’est le contraire de ce que pratique notre bonne vieille Education nationale au Collège ; au Lycée, à l’Université

Les difficultés et les résistances :

  • Ces NTIC et l’E-learning sont encore mal connues en Afrique
  • Le taux de pénétration de l’Internet et des appareils électroniques (laptop, tablette, smartphone, etc) est encore faible MAIS en pleine croissance.
  • La maîtrise de ces technologies de la part des enseignants.est faible:
    • Une certaine partie du corps enseignant ayant dépassé l’âge de la retraite, est souvent peu enclin à faire des efforts de formation dans ce sens.
    • Des formations d’appropriation de l’outil informatique et de l’E-learning doivent avoir lieu, destinées aux responsables des bibliothèques, aux administratifs, aux enseignants,etc.
      • par ex. Guide méthodologique sur les principales étapes de la création d’un MOOC
  • La crainte du « vol intellectuel » et du plagiat

  • Il existe (ou il devrait exister) une banque de données des mémoires des différentes institutions universitaires afin d’éviter les plagiats.
  • Utilisation des logiciels anti-plagiat

https://www.redacteur.com/blog/logiciel-anti-plagiat-gratuit/

  • Numériser les syllabus et les mettre gratuitement à disposition enlève aux professeurs la possibilité de les vendre eux-mêmes directement aux étudiants.
    • mettre en place des systèmes pour contourner les problèmes liés aux droits d’auteurs et à la vente des syllabus papier
      • A l’UCC, la vente des syllabus est interdite sous peine de sanction.
      • La procédure est la suivante :
        • le professeur remet ses notes de cours au décanat.
        • Les notes sont lues par une commission scientifique qui autorise ou non l’impression.
        • La vente des syllabi se fait par le secrétariat (+/- 3$).
        • Les frais sont répartis entre les enseignants (droits d’auteurs) et le décanat.
      • La charge de travail: Numériser et mettre en ligne les documents exigent, pour chaque enseignant, de revoir ou même de recomposer leur cours, ce qui demande un travail conséquent

Axe 2 : E-library  = Etre relié au «Village académique global».

  • L’objectif : L’amélioration de l’environnement de la recherche scientifique par l’implémentation d’outils d’accès et de partage de la documentation et de l’information scientifique pour les chercheurs et les étudiant
  • Bibliothèque numérique = faciliter l’accès à des ressources scientifiques en ligne

Quelques exemples :

  • Les classiques des sciences sociales : http://classiques.uqac.ca  8 collections disponibles regroupant 7,052 oeuvres originales de 1,666 auteurs différents
  • La bibliothèque numérique du Site CREGED http://creged.org/fr/accueil/
  •  LA KoomBook https://www.librarieswithoutborders.org/koombook/
    • Le KoomBook est une bibliothèque nouvelle génération : numérique, mobile, qui se recharge grâce à un panneau solaire intégré et fonctionne sans connexion internet.
    •  Pour diffuser la connaissance même dans les zones les plus reculées.
    • De la taille d’un livre, le KoomBook crée un hotspot wifi sur lequel les utilisateurs peuvent se connecter à l’aide d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur.
    • Il intègre un grand nombre de ressources et services de base comme
      • la Khan Academy (plateforme éducative),
      • Wikipédia,
      • une sélection de vidéos TED,
      • une extraction de la bibliothèque virtuelle Gutenberg
      • et bien d’autres ressources éducatives, culturelles ou de formation.
    • Il peut aussi être connecté à un téléviseur ou un vidéoprojecteur pour des activités de groupe.
    • Disposé au centre d’une bibliothèque, d’une école, d’un dispensaire médical en zone rurale ou même chez soi, ce centre multimédia diffuse du contenu sous la forme de textes, de vidéos, d’images, de cours en ligne et permet plus de 30 connexions simultanées.
    • Lorsqu’il est connecté à internet, le KoomBook se met à jour et partage dans le cloud tous les contenus créés localement.

https://www.librarieswithoutborders.org/koombook/

Ces deux sites sont donnés à titre d’exemple. Ces sites ne demandent aucune dépense comme un achat de licence par exemple

  •  Encyclopédie en ligne

Exemple : www.wikipedia.org

Axe 3 : E-reading = accéder à la lecture numérique

Les ebooks au service des étudiants universitaires

Lecture de livres numériques  (Ebooks) :

Exemples :

Institut français de Bukavu : la Culturethèque

http://www.institutfrancais.com/fr/culturetheque

Kindle de Amazon

https://www.amazon.fr/ebooks-kindle/b/ref=sv_kinc_2?ie=UTF8&node=695398031

Bibliothèque numérique de TV5 Monde

http://bibliothequenumerique.tv5monde.com/

Gallica

http://gallica.bnf.fr/accueil/?mode=desktop

De Médias en ligne

Quotidiens

www.actualite.cd

www.politico.cd

www.7sur7.cd

Hebdomadaires

www.deboutcongolaises.cd

Spécialisés

dans l’optimisme :

www.positivr.fr

Newsletter

http://www.hubrural.org/Presentation-4.html?lang=fr

 Axe 4 : E-gouvernance = informatiser la gestion académique et administrative

Par l’utilisation de logiciels de gestion des étudiants, des cours, des études et des notes

  • l’utilisation d’un logiciel ou d’un site (WordPress, GP7, etc.) permet si l’on respecte la clôture des dates d’inscription,
    • d’émettre les cartes d’étudiants, les identifiants et les adresses mail, en début d’année.
    • De communiquer vers les étudiant.e.s par année et section /option
    • de générer un programme des études ainsi que des cours qui les composent qui pourraient alors figurer sur le site web de l’université.

UN PREMIER PAS POUR VOTRE UNIVERSITE : ENREGISTRER LES ADRESSES MAIL DE TOUS LES ETUDIANTS POUR LES PLACER  Sur le siteWEB  de l’Université

Axe 5 : Accroissement de la visibilité des universités sur le Web/Internet.

  • Etat des lieux : certaines universités possèdent un site web MAIS
    • sans contenu ou peu de contenu
      • Actuellement une partie des informations de base ne se trouvent pas sur les sites.
      • Souvent initié par le niveau central de l’université, les facultés et les doyens peinent à fournir les informations nécessaires
        • programme des cours.
        • descriptif des études et ce pour chaque faculté.
      • non régulièrement mis à jour.
      • les tâches sont mal définies
        • une forte tendance à vouloir charger les administrateurs de cette fonction de pourvoyeur de contenus.
        • Or, ces informations, doivent venir et de l’administration centrale de l’université et des différentes facultés.
        • une confusion entre les rôles de
          • gestionnaire réseau,
          • technicien,
          • webmaster
          • gestionnaire de site.
        • Pas de relevé mensuel des statistiques de fréquentation du site qui permet
          • de suivre l’évolution de la fréquentation
          • d’avoir une estimation de la visibilité de l’ universités partenaire
        • Faible utilisation des adresses mail professionnelles
          • «xxx. ac.cd »  existe mais n’est généralement pas utilisée
          • certains professeurs ne comprennent pas l’intérêt d’avoir une adresse qui leur assure pourtant une légitimité en tant que membre d’une institution universitaire.

UN SITE DYNAMIQUE  :

  • Accroître la visibilité requiert
    • un travail de construction du site
    • un travail de mise à jour régulière du site.
    • Sinon, c’est presque contre performant.
    • un travail de partenariat entre les administrateurs réseau ou les techniciens (coquille du site), les facultés (contenu) et éventuellement, quand la fonction existe, la personne en charge de la communication (diffusion).
    • La création de cette fonction de « chargé de communication » en lien avec des relais au sein des facultés
    • Un rôle de leadership du comité de gestion, seul légitimé à demander fermement aux doyens/responsables des différentes facultés de mettre en place les processus nécessaires pour permettre l’alimentation régulière du site web.
    • mettre en place une application de statistique de fréquentation.
    • etc.

Axe  6 : Assurer le socle technique de base nécessaire à la mise en œuvre des quatre autres axes.

  • déployer sur le campus des réseaux câblés reliant les principaux bâtiments et connectés à l’Internet ;
  • équiper des salles de formation et des auditoires en matériel informatique et multimédia ;
  • veiller à ce qu’un nombre suffisant de PC soient disponibles, d’une part pour les services administratifs, les encodeurs et les enseignants et d’autre part, pour les étudiants.
  • Ss’assurer que les étudiants peuvent facilement accéder à une connexion Internet pour
    • Consulter leur boite mail
    • Se documenter
    • Lire les syllabus
    • Suivre des MOOC
    • Lire des livres
    • S’abonner à des newsletters
  • LA CONNEXION GRATUITE SUR LE CAMPUS : UNE UTOPIE REALISTE ?
  • Peu d’étudiant.e.s possèdent des PC/laptops individuels.
    • Il ne faudrait pas que la réduction de la fracture numérique des universités aboutisse à l’augmentation de la fracture dans l’accès aux informations par les étudiant.e.s, ce qui ne ferait qu’accroître les inégalités d’apprentissage et à terme les inégalités sociales.
    • L’utilisation des smartphones ou phablettes (à grand écran et à bas coût !
  • UN SMARTPHONE = UN.E ETUDIANT.E : UNE AUTRE UTOPIE REALISTE ?
  • la disponibilité des machines ne signifie pas ipso facto l’accès et l’utilisation de l’outil informatique
    • pour beaucoup d’enseignant.e.s et d’étudiant.e.s, c’est un grand changement dans les pratiques éducatives, culturelles et même sociales.
    • La possibilité d’une formation devrait donc y être associée
    • Des règles institutionnelles liées à la gratuité de l’accès dans les facultés doivent être fixées : Dans un premier temps, il faudra peut-être
      • faire des choix quant aux publics prioritaires (par ex. les étudiants devant faire un travail de fin de cycle)
      • établir des calendriers de fréquentation.
  • Il existe une « usure naturelle » du matériel, qui nécessite donc une attention constante. L’usage du matériel implique
    • non seulement d’assurer une maintenance
    • mais aussi de prévoir son renouvellement périodique,
    • ce qui implique également de penser aux modes possibles de financement du nouveau matériel et de la bande passante.
  • La mise en place d’un socle technique fiable se heurte à deux problèmes structurels importants qui sont
    • la production et la stabilité de l’électricité
    • la rareté de la bande passante.
  • Il semble difficile d’agir directement sur ces problèmes, on ne peut donc que tenter de les contourner ou de les faire lentement progresser.
    • En ce qui concerne l’électricité
      • encourager les équipes à explorer les solutions les moins gourmandes en électricité (serveur, mini PC,…)
      • recourir aux énergies renouvelables
        • Le solaire
        • le « Biogaz »
          • Un projet mis en œuvre par l’ l’ISTA pourrait être une solution intéressante dans la mesure où, si il remplit les attentes, il donnera à l’ISTA son autonomie électrique.
        • En ce qui concerne la bande passante
          • gérer au mieux la bande passante disponible.
          • Envisager d’interdire l’accès (en tout ou en partie)
            • à certains sites assez lourds (youtube, films en streaming, téléchargement, …)
            • et plus généralement aux sites attractifs (réseaux sociaux).
          • Limiter ou interdire l’accès, en journée, à certains sites
            • qui prennent beaucoup de BP
            • qui n’ont simplement rien à voir avec l’enseignement tels que Youtube, Facebook, etc..
          • systématiser les pratiques de répartition de la bande passante pendant la journée entre les services administratifs et les pools informatiques.

 

Prof. Luc HENKINBRANT       UCB

Observatoire de la parité / GENTIC

luc.henkinbrant@gmail.com       +243 998 225588