Le géant de la mode en ligne britannique, Asos, a fait appel à l’atelier de conception de vêtements basé au Kenya, Soko, pour sa collection printemps-été 2018.

 Fondé en 2009 par Joanna Maiden, l’atelier de production de vêtements Soko à l’origine de la fabrication de la collection « Made in Kenya » emmenée par Asos Foundation, est situé dans le sud du pays, à Rukinga Wildlife Sanctuary. La région où le taux de chômage est le plus élevé.

Faire rimer industrie de la mode et social

C’est dans l’optique de conjuguer business et social que l’usine de fabrication a donc vu le jour. Aider les femmes à accéder à une autonomie financière en leur proposant des moyens alternatifs de gagner leur vie – la prostitution sévissant dans la région – grâce à la formation et l’accès au métier de couturière. Soko s’est donc engagé depuis son lancement à la création d’emplois durables – 50 postes ont été installés en huit ans  –  pour les populations les plus pauvres du Kenya, avec la garantie d’un salaire équitable et des conditions de travail agréables. Le tout, dans le respect de l’environnement. Du moins, telles sont les ambitions de l’entreprise.

De la fast fashion à la mode éthique

Conçues dans un souci de haute qualité, les créations réalisées par Soko pour des enseignes allant du label américain Suno à la marque sud-africaine Lalesso, sont dédiées au marché de l’exportation. Et sont plébiscitées par des stars internationales comme Michelle Obama et Elle MacPherson. Dernière collaboration en date : Asos, le géant de la mode en ligne britannique. Habituée à une production de masse, l’enseigne de fast fashion a donc misé avec cette collaboration en édition limitée sur une production plus lente, et donc plus éthique. Une responsable des stocks de l’usine nous a informé d’un rythme de fabrication compris entre quatre et huit mois, en fonction de chaque collection capsule de la collection.

aosos x soko
Atelier Soko – Kenya

Appréciation culturelle

Et pour cause, Asos a fait appel à plusieurs designers et influenceurs noirs pour réaliser cette ligne mixte. A commencer par les blogueurs kényans, « bien connus de la population locale », précise la représentante de Soko, les frangins de 2 Many Siblings. Lesquels ont repris des dessins réalisés par les enfants d’une école primaire d’un village kényan, au demeurant inconnue, imprimés par l’équipe de design d’Asos puis apposés sur des tops, combishorts et t-shirts de la ligne. L’animatrice radio londonienne Julie Adenuga, et le mannequin britannique, Leomie Anderson, font également partie des designers.

Cette dernière a conçu une série de t-shirts, brodés à la main par les courtiers kényans. Une jolie mise en avant du savoir-faire des artisans locaux, néanmoins quelque peu entachés par un choix de matières nettement moins locales et éthiques, comme le polyester que l’on retrouve majoritairement dans la collection. Des matériaux qui proviendraient notamment de Turquie, toujours selon la responsable des stocks Soko. Outre le chambray naturel, le synthétique est donc de mise. Une petite fausse note, néanmoins rééquilibrée par l’ensemble des initiatives inclusives lancée par la marque, notamment à travers ses différentes campagnes prônant la diversité (morphologique, ethnique etc.). En témoigne celle de la récente collection Asos Design, gamme « Curve », représentée par le mannequin noir dit « plus size« , Vivian Eyo-Ephraim.

Pour découvrir la collection « Made in Kenya » Asos x Soko, rendez-vous sur le site d’Asos.

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