Dieudonné vous raconte comment, grâce aux femmes, l’accès à l’eau potable des populations rurales de la Province de la Tshopo, au nord-est de de la RDC, devient durable.

L’eau potable est indispensable à la vie de tout être humain

En RDC, seule une famille sur deux a accès à l’eau potable. Pour remédier à cette situation, le Ministère de la Santé Publique de la RDC a créé le Programme National « Villages et Écoles Assainis ».

Ce projet a, entre autres, pour objectif d’offrir un accès durable à une source d’eau potable et à un environnement salubre aux populations rurales et péri-urbaines, pour lesquels l’accès à l’eau est encore plus difficile. La pérennité du projet mise avant tout sur l’implication de la communauté dans les prises de décisions autour de l’eau, l’assainissement et l’hygiène.

En Province de la Tshopo, 92 % de population n’a pas accès à l’eau potable.

L’implication des femmes dans la gestion du point d’eau

Comme c’est la femme qui a le plus souvent la responsabilité d’aller puiser de l’eau, elle est obligée d’effectuer plusieurs kilomètres à pied chaque jour. Grâce au programme qui aménage des sources au plus près des populations, la femme s’est vue soulagée de cette corvée dans certains villages de la Province de la Tshopo.

Or, inévitablement, au bout d’un certain moment, les pompes, principalement manuelles, tombent en panne. Puisque la réparation de ces pompes exige des matériaux importés et une expertise appropriée, il arrivait souvent que les puits soient laissés à l’abandon.

Mais heureusement, ces villages ont vite trouvé une solution : placer la femme au centre de la maintenance et de la pérennisation du fonctionnement des pompes équipant les puits.

En effet, si donner à la femme la même place qu’à l’homme est un objectif en soi, c’est aussi un moyen efficace de faire avancer les choses, de développer la RDC.

Apolline Sindani qui habite au village Bafamba témoigne : « C’est le plus gros cadeau que le Programme Village Assaini m’a offert. Je me sens considérée au même titre que les hommes, j’ai une compétence et des connaissances qui étaient jadis réservées uniquement aux hommes ».

Les femmes ont ainsi été formées à réparer les pompes grâce à des matériaux locaux. Beatrice Zuena qui vient du village Badombi a pu suivre cette formation. Elle explique comme elle est fière d’être maintenant appelé ingénieur :

« J’ai maintenant la capacité de réparer la pompe du puits de mon village et d’aider les autres »

L’exemple de la Province de la Tshopo le démontre bien : le secret de la durabilité du programme « Villages Assainis » est véritablement l’implication des femmes dans la gestion du point d’eau.

Ces avancées sont d’autant plus prometteuses, qu’Apolline conclut en nous assurant : « Nous qui, en tant que femme, sommes particulièrement concernées par la question de l’approvisionnement en eau, nous nous engageons à transférer les compétences acquises à d’autres femmes. C’est le seul moyen que nos pompes restent fonctionnelles le plus longtemps possible ».

Plus d’information sur la question de l’eau en RDC 

En RDC comme partout dans le monde, l’UNICEF s’emploie à améliorer l’approvisionnement en eau, les installations sanitaires des écoles et des collectivités et à promouvoir des pratiques hygiéniques. Nous apportons notre soutien à de multiples et diverses activités et coopérons avec de nombreux partenaires, dont des familles, des collectivités, des gouvernements et des organisations porteuses des mêmes valeurs.

par DIEUDONNE MUHINDO, administrateur en Charge du Programme programme eau et assainissement de l’UNICEF à Kisangani.

Source : http://ponabana.com/les-femmes-le-secret-dun-acces-durable-a-leau-potable/#comments