Vous reprochez parfois aux « femmes battantes », aux « femmes fortes », aux féministes leur virulence sur des sujets qui n’apparaissent pas prioritaires à vos yeux ou aux yeux de l’opinion publique. Prises isolément, il est vrai que certaines luttes, certaines revendications des femmes peuvent paraître anecdotiques. Mais il faut comprendre que c’est souvent la répétition de ces événements, de ces problèmes, qui les rendent inacceptables à leurs yeux.

Comprenez ce qu’est « l’objectification » du corps de la femme

Il est important de comprendre qu’en 2017, le corps de la femme est encore à bien des niveaux un objet : objet décoratif, objet sexuel, la « femme-objet » est une réalité de la société patriarcale congolaise.

Alors si une femme de votre entourage est choquée par exemple par certaines de vos attitudes, de vos paroles, de vos comportements qu’elle juge sexiste ou offensante pour une femme, ce n’est pas à elle d’avoir « un peu d’humour » et d’accepter votre comportement mais plutôt à vous de vous poser la question : est-ce que mon comportement contribue à cette « objectification », cette « chosification »  du corps de la femme ?

Messieurs, ne participez pas à « la culture du viol »

Cette « culture du viol » découle en partie de cette réduction du corps de la femme à l’état d’objet. Si vous avez un jour pensé qu’une fille « l’avait (un peu) cherché », vous avez été influencé par la culture du viol. Comprendre ce mécanisme vous permettra, à l’avenir, de ne plus participer, activement ou passivement, à ce qu’on appelle en anglais le « victim blaming » qui consiste à attribuer à la victime d’un viol ou d’une agression sexuelle une partie de la responsabilité qui n’incombe qu’à son agresseur.

Et sur ce point, deux précisions :

  • Point de grammaire :on ne dit pas « se faire violer » mais « être victime de viol » ou « avoir été violé.e ».
  • Aucun vêtement, aucun comportement ne doit excuser ni permettre à une personne de se passer du consentement pour forcer l’autre à avoir un rapport sexuel. Le consentement est essentiel.

La culture du viol c’est aussi, par exemple, prendre pour acquis qu’une femme veut coucher avec un homme parce qu’elle est venue chez lui, qu’une femme trop ivre pour consentir est d’accord « par défaut », ou qu’elle « doit » à qui que ce soit un rapport sexuel.

Rappelons-le, céder n’est pas consentir et l’écrasante majorité des viols sont commis par des hommes qui connaissent la victime (des amis, des camarades de classe, des membres de la famille…), pas par des psychopathes tapis dans la brousse ou dans une rue mal éclairée.

 

Article inspiré et adapté de MadMoizelle.fr