En Côte d’Ivoire comme en RDC, les femmes ont résolu de se battre pour leurs droits en recourant aux réseaux sociaux. Je m’en suis rendu compte lors d’une soirée organisée à l’occasion du mois de la femme, à l’initiative de Anna Grâce Dié, présidente de l’ONG Perspectives, à l’hôtel Novotel à Abidjan le samedi 10 mars 2018.

 À mes côtés ce jour-là, une femme, Nesmond De Laure. Elle me souffle : « Loin d’être une question surannée, la problématique des droits de la femme se pose encore avec acuité en Afrique suite à la persistance de certaines traditions. »

Cette  webjournaliste de profession illustre sa pensée en s’inspirant de faits de la société dans laquelle elle vit : « Pour près de 60 ethnies recensées en Côte d’Ivoire, on compte moins de 10 cheffes coutumières ». Bien plus,  ajoute-elle, ce qui est grave c’est que « la femme n’a pas le droit de prendre la parole en assemblée lors de règlement des conflits dans la quasi totalité de tribus ».

Le blogging donne la parole aux femmes là où la tradition la leur interdit

En attendant la révolution des mentalités ou le changement de comportement, Internet et les réseaux sociaux doivent être mis à contribution pour redonner la parole à la femme, soutient cette blogueuse engagée dont l’histoire d’amour avec le blogging remonte à l’année 2010. À l’époque, la Côte d’Ivoire traversait une de ses pires périodes de crise.

Avec une vision différente de la ligne éditoriale du journal dans lequel elle évolue, De Laure a créé son blog et depuis elle y développe ses réflexions, notamment sur l’autonomisation de la femme. « Le blog était pour moi, une alternative », affirme-t-elle.

L’expérience porte petit à petit ses fruits

Rita Dro est également Ivoirienne. Elle alimente elle aussi un blog qui porte un intérêt particulier sur les problèmes sociaux de la population et les droits de la femme. Rita et De Laure sont toutes deux membres de la communauté ivoirienne de blogueurs. Pour Rita, les femmes doivent recourir au blogging pour s’exprimer. « Cet outil [le blogging] constitue, de nos jours, une vitrine pour  la promotion des idées. Pourvu que chacune se crée un créneau. Il faut que chacune ait son originalité », souligne-t-elle.

En 2014 au terme d’une formation, Rita Dro publie un article sur Zadi, un handicapé physique obligé de travailler pour vivre. Avec cet article, elle lance une campagne de collecte de fonds en faveur du héros de son récit : le handicapé Zadi. La blogueuse rencontre un succès immédiat et passe du statut de stagiaire à celui de professionnelle consultée non seulement par la presse nationale mais aussi internationale. Une expérience qu’elle souhaite désormais mettre au profit de la cause féminine.

Mais défendre la cause de la femme sur le net n’est pas une chose gagnée d’avance, prévient De Laure. Elle fait ici allusion aux personnes de mauvaise foi qui, au lieu d’encourager la femme, passent leurs temps à la combattre sur le net même. À ce sujet, voici le conseil de Nesmond De Laure : «  Femmes, que vous soyez de Côte d’Ivoire ou de RDC, ne baissez pas les bras. Vous devez vous affirmer sur les réseaux sociaux. »

SOURCE : habarirdc.net 


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