James Baldwyn disait à propos de l’évidence amoureuse : « On ne peut malheureusement pas inventer nos amarres, nos amants, ni nos amis, pas plus qu’on peut inventer nos parents. La vie nous les donne et nous les prend. Et la grande difficulté est de dire oui à la vie. » (La chambre de Giovanni). On pourrait croire que l’évidence de Baldwyn porte sur une attitude d’ouverture sur les opportunités qu’on nous tend. Il n’en est rien. Baldwyn veut ainsi dire que l’amour est le fruit d’un travail, parfois de longue haleine. Il est le fruit d’un travail de communication entre plusieurs êtres. Il disait d’ailleurs que « L’amour ne commence ni ne finit comme nous le croyons. L’amour est une bataille, l’amour est une guerre, l’amour grandit. »
L’amour, dans une société féministe, est un amour entre deux ou plusieurs personnes qui communiquent. Qui se disent ce qu’elles aiment et ce qu’elles détestent. C’est un amour qui grandit entre des personnes qui n’attendent pas un bachert hypothétique mais qui échangent sur ce qu’elles ressentent, là où on nous a appris qu’il était normal de se taire. « Anaïs, je croyais t’aimer, avant ; ce n’était rien à côté de la certitude que j’en ai aujourd’hui » disait Henri Miller à Anaïs Nin dans une lettre. C’est cela l’amour dans une société féministe, un amour qui s’apprend, qui se construit et dont on prend soin.
SOURCE : Les Glorieuses
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