StreetLib est une plateforme de distribution, de création et de diffusion d’ebooks qui s’annonce en pleine croissance. Elle se veut « la passerelle mondiale de distribution de livres numériques et papier pour le XXIe siècle ». Créée en 2006 par Giacomo d’Angelo, elle encourage auteurs et éditeurs à adopter un mode de diffusion numérique, actuel et porté vers le XXIe siècle. Nous vous en parlions déjà ici il y a plusieurs mois. Depuis, l’entreprise a évolué et a dépassé le 3e stade de son développement.
StreetLib a pour ambition de devenir la plateforme de référence, dans le monde, pour la distribution de livres numériques et audios. Leur but est le suivant : « Nous voulons mettre de grands livres à la disposition de tous, partout. Parce que les mots sont le langage de programmation de nos mondes et que les liens entre lecteurs, écrivains et éditeurs animent notre réseau, dans ce monde et dans les nombreux mondes de l’imaginaire ». Vaste programme qui ne s’improvise pas et qui repose sur un modèle commercial bien rôdé et sur un projet de développement à la fois audacieux mais lucide.
Fonctionnement général et modèle économique
StreetLib propose des services gratuits :
- Write : une création facile et intuitive d’ebooks ;
- Publish : la possibilité et l’opportunité de proposer son livre dans tous les pays desservis par la plateforme ;
- Print : la possibilité de commander des stocks en papier de son ouvrage.
Et d’autres payants :
- la traduction de son ouvrage dans une autre langue grâce à un partenariat (TekTime) ;
- la conversion de son livre en un ePub validé pour n’importe quelle boutique ;
- la relecture et la mise en page ;
- la création d’une couverture personnalisée.
En plus de leur boutique, ils comptent de très nombreux partenariats avec des libraires en ligne et sont aussi compatibles avec kindle, kobo, Apple, etc. Ils visent également les services d’abonnement ou les bibliothèques pour leur proposer une offre numérique large et variée. Leur modèle économique ne repose pas sur des frais fixes, mais plutôt sur le succès de leurs auteurs. En effet, StreetLib prend 10 % sur chaque vente après que la commission du revendeur a été versée. Tout le monde peut y publier son ouvrage, que ce soit l’auteur autoédité ou une maison d’édition, il n’y a aucune restriction sur les publications ou les langues d’écriture.
Leur modèle économique repose sur le nombre de transactions et donc, a priori, sur le nombre d’auteurs et de lecteurs qu’ils peuvent attirer. Ceci explique leur inévitable envie de croissance.
Ambition mondiale
Ils partent du constat qu’il y a 4 milliards de personnes sur Internet et que le marché mondial du livre représente pas moins de 120 milliards d’euros. Aujourd’hui, StreetLib couvre la moitié du globe avec un portail web pour une centaine de pays. La 3e phase de leur développement s’est avant tout concentrée sur l’Afrique et l’Asie. Selon le fondateur : « Ce déploiement panafricain, accompli au mois de mars, a abouti à la création d’un portail de publication pour chaque pays africain. » En effet, en 2000, seuls 4,5 millions d’internautes étaient africains. Aujourd’hui, ils sont plus de 460 millions, l’équivalent des U.S.A., et ce nombre va grimper jusqu’à 800 millions en 2025. StreetLib se pose donc en pionnier en matière de distribution de livres numériques sur ce continent en plein développement. On estime en effet que le marché du livre en Afrique va peser quelque 5 milliards d’euros en 2025. Étant donné leur implication sur ce continent, StreetLib propose et distribue une large palette d’ouvrages dans toutes les langues autochtones africaines.
Cette ambition mondiale se retrouve dans la localisation de leurs bureaux : de New York à Milan en passant par l’Inde, la volonté mondialiste est bien présente. Disponible pour sa communauté, StreetLib propose des trucs et astuces à l’internaute pour mettre en avant ses ouvrages et donne à voir des tutoriels pour que les moins technophiles de sa communauté n’aient aucun mal à utiliser leurs outils.
Quelle est la 4e phase ?
Plusieurs points ont été soulevés pour poursuivre leur développement :
- proposer un portail pour tous les pays du monde d’ici la fin de 2019 ;
- des pourparlers sont en cours avec les opérateurs télécoms africains pour entériner une offre panafricaine ;
- des discussions sont également entreprises avec des bibliothèques et autorités éducatives africaines pour apporter un contenu numérique et un système de numérisation.
Après 13 ans d’existence et une belle évolution, il ne fait aucun doute que StreetLib saura mettre à profit son expérience et sa vision du monde du livre pour tirer son épingle du jeu. Étant donné qu’elle est déjà en train d’asseoir sa position dans des continents en plein essor économique et numérique, nous aurons sûrement l’occasion de reparler de cette ambitieuse société.
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— Jean Cheramy
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