Emmanuella a été violée à l’âge de sept ans. Lorsqu’elle avait 17 ans, Tabasum a été enlevée et forcée d’épouser un homme plus âgé, qui ensuite l’a brûlée. Helen a été harcelée à l’école parce qu’elle aimait les filles, et non les garçons. Elisa a été traînée sur la place publique et battue parce qu’elle avait osé se mêler de politique. Nana a échappé à une tentative de viol par une personne de son entourage, et a ensuite lancé des discussions sur le consentement bien avant que le mouvement #MeToo #MoiAussi (et #BalanceTonPorc en France) ne fasse la une des journaux à l’échelle mondiale.
En mettant à profit la dynamique des mouvements mondiaux et des campagnes populaires « #Metoo », « #BalanceTonPorc », le thème des Nations Unies à l’occasion des 16 Jours d’activisme de cette année contre la violence à l’égard des femmes (du 25 novembre au 10 décembre) dans le cadre de la campagne « Tous UNiS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » est Orangez le monde : #ÉcoutezMoiAussi
L’Observatoire de la parité, à travers son magazine en ligne deboutcongolaises.org appuie totalement cette campagne #ÉcoutezMoiAussi et veut mettre en avant les voix des femmes et des filles :
- qui ont vécu et survécu aux différentes formes de la violence à l’égard des femmes,
- qui défendent les droits des femmes jour après jour, et
- qui passent à l’action.
Un très grand nombre d’entre elles sont bien loin de la lumière des projecteurs et de la une des médias. Leurs visages ne sont pas apparus dans les journaux et les télévisions. Leurs expériences n’ont pas été relatées sur les réseaux sociaux.
Mais leurs voix et leurs expériences doivent maintenant être entendues pour que cessent ces violences.
À l’occasion de ces 16 Jours d’activisme, le magazine deboutcongolaises.org va présenter une série de :
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Témoignages de femmes et filles qui ont vécu une des multiples formes de la violence à l’égard des femmes
Cette violence ne se résume pas au très médiatisé « viol arme de guerre » mais se traduit quotidiennement en RDC en viols au sein de la famille, en violences conjugales, en harcèlements sexuels, en mariages précoces, en spoliations de l’héritage, en insécurité dans l’espace public, etc. Tous les témoignages recueillis seront rendus publics, en préservant l’anonymat des victimes, à travers des articles multimédias publiés sur deboutcongolaises.org et aussi à travers des podcasts et des spots diffusés sur les radios qui voudront bien les diffuser. Par exemple :
- Emmanuella Zandi Mudherwa : « Je voudrais que chaque survivante soit qualifiée de victorieuse »
- Les femmes exerçant le commerce transfrontalier dénoncent le harcèlement sexuel
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Récits de femmes et d’ hommes pleins de courage qui montrent la voie vers un monde plus sûr, plus égalitaire et meilleur pour toutes et tous
Ces récits montreront qu’il existe des solutions, applicables aussi en RDC, capables de faire naître les changements que nous souhaitons voir se produire, par exemple, l’adoption de lois ou d’édits et leur mise en œuvre effective afin de protéger les femmes et les filles contre la violence, les diverses mesures de prévention de la violence à l’égard des femmes, la prestation de services vraiment accessibles à toutes les rescapées de la violence, etc. Cliquez sur les liens ci-dessous pour découvrir quelques-uns de ces récits :
- Le mariage civil, une sécurité pour les femmes
- Dans toute l’Afrique, des chefs traditionnels changent la donne dans la lutte contre le mariage des enfants
- « J’ai créé la Fondation Wangu Kanja pour apporter aux survivantes le type de soutien que je n’ai pas reçu »
La lutte contre les violences faite aux femmes et aux filles doit commencer par ses origines, qui résident à la fois dans l’individu, la famille, la communauté et la société. C’est la conjugaison de différents facteurs de risque qui explique la violence et non une cause unique et invariable.
Orangeons nos Quartiers et nos Familles au Sens Profond du Terme.