Les violences numériques à l’encontre des femmes et des filles recouvrent l’ensemble des violences fondées sur le genre commises, facilitées ou aggravées par les technologies (Internet, réseaux sociaux, smartphones, IA, etc.). Elles peuvent causer des dommages psychologiques, sociaux, économiques et physiques comparables aux violences « hors ligne » et s’inscrivent souvent dans un continuum avec celles‑ci.
Définition générale
La « violence fondée sur le genre facilitée par la technologie » est définie par des agences onusiennes comme tout acte commis, assisté ou amplifié par les TIC qui entraîne ou est susceptible d’entraîner un préjudice physique, sexuel, psychologique, social, politique ou économique, ou une atteinte aux droits et libertés. Cette violence vise une femme parce qu’elle est une femme ou touche les femmes de manière disproportionnée, notamment les militantes, journalistes, jeunes filles ou femmes en politique.
Principales formes de violences numériques
Les études internationales identifient plusieurs grandes catégories de violences numériques ciblant les femmes et les filles.
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Harcèlement en ligne et cyberbullying: envois répétés de messages insultants, sexistes ou sexualisés, campagnes coordonnées d’insultes, humiliations, body‑shaming, trolling.
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Menaces de violence: menaces de viol, de coups ou de meurtre, parfois détaillées, pouvant déclencher une peur réelle pour la sécurité de la victime et de ses proches.
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Cyberharcèlement sexuel: sollicitations sexuelles insistantes, envois non désirés de photos ou vidéos sexuelles, commentaires explicites, pression pour fournir des contenus intimes.
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Cyberstalking: surveillance obsessionnelle via réseaux sociaux, traçage par GPS ou applications, multiplication de contacts non désirés, parfois par un ex‑partenaire.
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Discours de haine et misogynie en ligne: propos déshumanisants, insultes sexistes, homophobes ou transphobes, appels à la violence visant des femmes ou des groupes de femmes.
Atteintes à l’image et à l’intimité
Une part importante des violences numériques contre les femmes et les filles porte sur le contrôle, la diffusion et la manipulation de leur image ou de données personnelles.
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Diffusion non consensuelle d’images intimes (« revenge porn », image‑based abuse): partage ou menace de partager des photos/vidéos intimes sans consentement, souvent après une rupture ou pour punir/contrôler.
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Sextorsion: chantage à partir de contenus ou d’informations d’ordre sexuel (réels ou fabriqués), pour obtenir davantage d’images, des actes sexuels, de l’argent ou le silence.
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Deepfakes et hypertrucages: création de vidéos ou images truquées à caractère pornographique ou humiliant, utilisant le visage ou le corps d’une femme sans son accord.
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Prise d’images non consensuelle: captation d’images intimes ou sexualisées à l’insu de la victime (dans l’espace public, au travail, à l’école) puis usage ou menace d’usage en ligne.
Atteintes aux données et à la vie privée
Les violences numériques incluent aussi l’exploitation abusive des données personnelles et des outils techniques pour contrôler, intimider ou punir.
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Doxing: publication d’informations personnelles (adresse, numéro, coordonnées de proches) pour permettre ou encourager le harcèlement et les menaces.
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Piratage et accès non autorisé: intrusion dans les comptes (mail, réseaux, cloud), vol ou destruction de données, usurpation d’identité.
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Géolocalisation et surveillance numérique: utilisation d’applications, de trackers ou de fonctions « localiser » pour surveiller les déplacements d’une femme, souvent dans un contexte de violence conjugale.
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Usurpation d’identité et faux profils: création de comptes au nom de la victime pour publier des contenus dégradants, la discréditer ou la mettre en danger.
Violences numériques dans les relations et la sphère publique
Les violences numériques s’inscrivent souvent dans des rapports de domination (partenaire intime, ex‑conjoint, groupe masculin en ligne) et peuvent se combiner à d’autres formes de violence sexiste.
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Contrôle coercitif numérique par un partenaire: surveillance des messages, confiscation de mots de passe, menaces de publier des contenus intimes, isolement de la victime de son réseau social.
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Grooming et exploitation sexuelle en ligne: mise en confiance de filles mineures via réseaux ou jeux, en vue d’abus sexuels, de rencontres forcées ou de production de contenus sexuels.
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Campagnes de harcèlement politique ou militant: attaques coordonnées contre des femmes en politique, journalistes, militantes féministes ou défenseuses des droits, visant à les réduire au silence.
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Violence institutionnelle liée au numérique: minimisation ou non‑prise en compte des plaintes de cyberviolence par les autorités, absence de protection efficace, retard des réponses judiciaires.
Conséquences et enjeux spécifiques pour les femmes et les filles
Les organismes internationaux soulignent un impact disproportionné de ces violences sur la santé mentale, la participation publique et l’accès à l’éducation des femmes et des filles.
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Conséquences psychologiques: anxiété, dépression, troubles du sommeil, idées suicidaires, culpabilité ou honte, en particulier chez les adolescentes exposées à l’humiliation publique.
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Retrait des espaces numériques: autocensure, fermeture de comptes, renoncement à des carrières exposées (journalisme, politique, militantisme), ce qui réduit la participation des femmes à la vie publique.
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Impacts sociaux, scolaires et économiques: abandon d’études, perte d’emploi, isolement social, difficultés à se déplacer ou à participer à des activités par peur de représailles.
Rédigé avec l’aide de l’IA.
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