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  1. Pour le Dr Mukwege, le 8 mars est une journée de lutte, de combat et non pas une simple « journée de fête où l’on s’habille bien, on boit, on mange et on se réjouit et le lendemain la souffrance recommence« . Il encourage   » les femmes du monde entier qui luttent aux côtés des hommes positifs pour la dignité de la femme de ne pas baisser pavillon, de poursuivre le combat, car la victoire de l’égalité femme-homme est à notre portée. Ne gagnent que ceux qui luttent« .  Et il ajoute : «  il est évident que cette journée consacrée aux droits de la femme devrait aller au-delà de la forme classique dans laquelle elle a été célébrée les années antérieures ». C’est exactement ce qu’a proposé l’Observatoire de la parité en appelant les femmes à boycotter le « 8 mars officiel » et à faire la grève, particulièrement la grève du travail domestique pour sensibiliser les hommes et les garçons à la problématique de l’inégalité femme/homme et à ses causes, ses racines profondes. 2019 n’a été qu’un début, le 8 mars 2020 sera véritablement, comme le souhaite le Dr. Mukwege « une journée de conscientisation de la femme Congolaise ».
  2. Ce combat doit être mené « aux côtés des hommes positifs », c’es-à-dire ceux qui mettent en pratique la « masculinité positive ». C’est aussi ce que préconise l’Observatoire de la parité comme en témoigne la vingtaine d’articles publiés dans la rubrique HEFORSHE de son magazine en ligne féministe « Debout Congolaises ». Il est temps que les hommes congolais deviennent féministes eux aussi et contribuent à mettre fin à un système « excessivement patriarcal« .
  3. Pour le Prix Nobel, la  « Loi électorale est discriminatoire et n’a pas permis la majorité de la population que constituent les femmes d’accéder de façon paritaire aux postes de responsabilité et de décision politique ». Et il en donne pour preuves quelques uns des chiffres et statistiques que l’on peut trouver dans le Rapport final de l’Observatoire de la parité sur l’implication de la femme dans les élections. C’est aussi dans ce but de mettre fin aux « dégâts causés par les injustices liées à la Loi électorale » que l’Observatoire de la parité à introduit, à deux reprises, une requête en inconstitutionnalité de la loi électorale ( Cliquez ici REQUETE0001 )et exige que cette loi soit modifiée pour en supprimer les obstacles à la participation politique de la femme et pour y introduire des mesures de discrimination positive.
  4. Le Dr Mukwege préconise aussi cette « discrimination positive » (en d’autres mots) puisqu’il demande « que toutes les institutions qui ne sont pas encore mises en place soient paritaires » et qu’il propose une formule de « mesure spéciale temporaire » (autre nom de la discrimination positive) ou encore de « compensation » en déclarant que  » les pouvoirs locaux devraient même être cédés aux femmes pour compenser l’injustice qu’elles ont subie au niveau des assemblées provinciales et à l’Assemblée Nationale, les entreprises publiques, etc. »  L’Observatoire de la parité le rejoint totalement quand il dit : « Cette compensation est légitime pour parvenir à une équité que promeut notre Constitution ». Pour nous, cette compensation n’est pas seulement « légitime », elle est la voie obligée pour faire progresser la parité en RDC.
  5. Enfin, il recommande au « pouvoir actuel » « de ne pas opter pour une coalition mais pour une cohabitation politique »   Le Prix Nobel n’a pas été entendu. Le « pouvoir présidentiel », non élu démocratiquement mais nommé, a préféré se coaliser avec un pouvoir législatif, lui aussi en grande partie nommé plutôt qu’élu. Il n’aura donc pas « la liberté nécessaire pour faire respecter la Constitution, mettre en place les mesures politiques capables de redresser la vie sociale, économique et culturelle de notre pays ». Et nous ajoutons pour mettre fin, selon les mots du Dr., à « un système mis en place par le régime passé » qui  » était non seulement excessivement patriarcal », mais aussi qui « n’a jamais respecté la Constitution de notre pays ».