Selon l’enquête réalisée par AFIA Mama une ONG nationale, entre 2016 et 2018 dans le territoire de Mitwaba, la prévalence des mariages précoces est très élevée. 6 filles mineures sur 7 ont déjà connu une maternité et 7 filles sur 10 ont déjà une vie sexuelle active.
Pour le Chef de la chefferie Kyona Ngoie, le Chef Kabemba Kisele, dans ce territoire les filles sont données en mariage à l’âge de 13 et 14 ans. Cette situation s’explique par la pauvreté sans nom qui se vit dans ce territoire. « Pour bon nombre des familles, donner en mariage leur fille est une façon de se décharger», explique-t-il. « Ici les jeunes sont des désœuvrés, ils ne vont pas à l’école et ne travaillent pas et l’unique moyen pour les filles de survivre est d’épouser quelqu’un; de cette façon, elles pourront épauler leur famille. »

Dans ce territoire très peu de jeunes filles atteignent l’âge légal du mariage qui est de 18 ans. Pour le Chef de la Chefferie de Kyona Ngoie, les filles qui s’en sortent sont celles qui quittent le territoire et s’installent ailleurs. « Heureusement pour mes filles, elles vivent à Lubumbashi. L’une a 33 ans et est toujours célibataire », dit-il encore.

Pour arriver à réduire le taux de prévalence, le Chef Kabemba Kisele compte s’impliquer lui-même dans la sensibilisation des jeunes filles de sa contrée. « Je compte les réunir régulièrement pour leur donner des conseils pour qu’elles tiennent jusqu’à 18 ans. » assure-t-il.

Il faut signaler que ce territoire bénéficie d’un projet initié par Afia Mama qui consiste à l’encadrement de 500 filles, la mise en place d’un comité d’alerte en matière de mariages précoces et unions précoces et la construction d’un centre convivial des jeunes et filles mères pour un accompagnement et une formation fonctionnelle, selon le besoin exprimé par les bénéficiaires

Par Godlive Nyemba
7 août 2019