Lors de sa conférence de presse de ce dimanche 6 janvier annonçant le report à une date indéterminée de la proclamation des résultats provisoires, le Président de la CENI,Corneille Nangaa, a  déclaré « si on avait accepté le principe de transmission par les machines à voter nous aurions pu avoir tous les résultats ».

Or, Mr. Corneille Nangaa sait très bien que la CENI a reçu dans son serveur central TOUS LES RÉSULTATS DEPUIS LE SOIR OU LE LENDEMAIN MATIN DU SCRUTIN, puisque les techniciens-informaticiens des bureaux de vote  avaient pour instruction de les transmettre par voie électronique  avant le dépouillement manuel.

Voir https://deboutcongolaises.org/la-ceni-aussi-connait-le…/

Pour connaître la vérité des urnes, il suffit donc de connaître les résultats issus des machines à voter et envoyés vers le serveur central, s’il s’agit bien des résultats affichés en dehors des BVD, et dont ont soigneusement pris note des dizaines de milliers de témoins et observateurs (dont ceux de la CENCO) afin de pouvoir confronter les résultats tombés depuis une semaine dans le serveur central avec ceux notés par les observateurs. En effet, en cas de doutes sur les résultats enregistrés dans le serveur (qui depuis une semaine ont déjà pu être frauduleusement modifiés), il suffira de comparer les résultats du serveur central avec ceux notés par les observateurs à la suite du comptage manuel.

Les réseaux d’observation citoyenne de la CJP/CENCO, de la Symocel, mais aussi les regroupements politiques Lamuka et CaCH, ont intérêt à exiger d’urgence que soit respecté leur droit d’accès au serveur central du siège de la CENI et à le surveiller nuit et jour jusqu’à la proclamation des résultats provisoires. Ce droit d’accès est affirmé  à l’article 44 de la loi électorale : « L’observateur a libre accès à TOUS les lieux où se déroulent les opérations électorale« , donc y compris au siège de la CENI et à son serveur central. Si la CENI refuse encore aujourd’hui l’accès des observateurs à ce serveur central, ce sera la preuve évidente de son intention de frauder.

Les opération de ramassage et de transmission des plis vers les Centres Locaux de Compilation des Résultats (CLCR) puis vers le siège de la CENI, ainsi que les opérations d’agrégation, de dépouillement-apurement et compilation des résultats par les CLCR (prévues par les Mesures d’application de la loi électorale à ses articles 73 à 82), opérations que le Président de la CENI a décidé de prolonger indéfiniment, peuvent être l’occasion d’une fraude à grande échelle et permettre la « correction » (entre guillemets) des résultats du vote en faveur d’un des candidats. Ces résultats « corrigés »  seront ensuite envoyés au serveur central pour y remplacer les résultats initialement transmis par les techniciens-informaticiens des centres de vote (TICV) dès le 30-31 décembre.

Ces opérations peuvent, en théorie, être surveillées par les témoins de partis politiques et les observateurs puisque l’article 78 des mesures d’application, avant dernier alinéa, prévoit que « Les témoins de partis politiques, des regroupements politiques et des candidats indépendants ainsi que les observateurs assistent à l’ensemble des activités du Centre local de compilation des résultats, particulièrement au poste dépouillement-apurement». En réalité, les témoins et observateurs se sont concentrés essentiellement sur la surveillance des opérations électorales du jour du scrutin et très peu sont en capacité de surveiller, jour et nuit, pendant plus d’une semaine, les opérations de compilation, particulièrement en dehors des centres urbains. La « correction », entre guillemets, des résultats est donc facilement réalisable, particulièrement dans les zones rurales (qui représente 80% de la RDC selon le Ministre Justin Bitwakira) où toutes ces opérations de compilation se déroulent souvent en l’absence de témoins et d’observateurs.

Pour prévenir toutes tentatives de modification des résultats affichés devant les bureaux de vote et les tricheries dans les centres de locaux de compilation, le Réseau d’observation citoyenne « Tous électeurs – Tous Observateurs » demande :

  1. Que les témoins et observateurs soient admis dans les CLCR et fassent l’effort de surveiller les opérations de compilation dans le plus grand nombre de centres possibles, surtout dans les zones rurales ;
  2. Que la CJP/CENCO rende publics les résultats de sa mission d’observation non pas au titre de « proclamation » des résultats mais bien de « sondage » fiable réalisé dans les milliers de bureaux de vote et de dépouillement couverts par ses dizaines de milliers d’observateurs accrédités par la CENI
  3. Que les observateurs ainsi que des témoins des partis puissent accéder au Centre national de compilation des résultats et à son serveur central afin de vérifier si les résultats compilés par le serveur correspondent bien aux résultats affichés devant les bureaux de vote.

Le Réseau d’observation citoyenne « Tous électeurs – Tous Observateurs »

Signé (par signature électronique) :

Pour le CLC : Prof. Isidore NDAYWEL

Pour l’ACAJ : Me Georges KAPIAMBA

Pour la NSCC : Jonas TSHOMBELA

Pour l’OBSERVATOIRE DE LA PARITE : Espérance MAWANZO

Pour IRDH : Me Hubert TSHISWAKA