Pourquoi lancer en RDC un magazine féministe ?

Le nouveau magazine en ligne « Debout Congolaises ! », lancé par l’Observatoire de la parité, veut être le premier magazine « féministe » en RDC. C’est-à-dire un magazine qui fait la promotion des droits de la femme, de la parité, de l’égalité des chances entre hommes et femmes, entre filles et garçons. Un de ses principaux objectifs, devenu très urgent cette année suite aux accords politiques de fin 2016, sera d’informer sur les différents processus électoraux planifiés pour décembre 2017 et sur l’inclusion des femmes dans ces élections, de valoriser et renforcer les candidatures féminines et d’encourager les électrices et les électeurs à apporter leurs suffrages aux femmes.

Quelles sont les autres thématiques qui seront abordées par « Debout Congolaises » ?

D’autres thématiques essentielles pour les femmes et les filles et qui sont souvent passées sous silence par les médias seront abordées. L’éducation sexuelle et affective, dont on ne parle pas assez dans la famille, à l’école et même dans les médias, sera traitée sans tabou par « Debout Congolaises ». Le premier numéro, par exemple,  aborde la question des règles des femmes et des jeunes filles. On parlera aussi de la planification familiale, des méthodes contraceptives, des risques liés aux avortements clandestins, etc. Également de la violence contre les femmes, qui ne se limite pas au viol mais englobe la violence domestique, le harcèlement sexuel, les mariages précoces  et d’autres formes plus subtiles de violence.

Mais il sera aussi question de mode, de beauté, de musique, de lecture, de cuisine, etc. Tout cela sera abordé d’un point de vue féministe, avec les « lunettes du genre ».

Y aura-t-il des sujets moins sérieux ?

Oui bien sûr. « Debout Congolaises » proposera aussi des jeux, de l’humour, des concours. Le premier concours proposé est un concours photo. Il ne s’agit pas d’envoyer une photo de sa jolie personne. Non, il s’agit d’envoyer à “Debout Congolaises” des photos de « Congolaises au travail dans un métier traditionnellement masculin ». Ce thème a été retenu en raison de son énorme importance dans le combat pour la parité et l’égalité entre femmes et hommes. Pour y participer, c’est très simple : il suffit d’aller sur le site web www.deboutcongolaises.org

Quels vont être les lecteurs et les lectrices de  « Debout Congolaises » ?

« Debout congolaisEs ! » veut toucher trois cibles principales :

La Cible No 1, ce sont les jeunes filles et les jeunes hommes, les nouveaux majeurs, qui utilisent de plus en plus les téléphones intelligents, les smartphones, qui leur permettent d’accéder à l’internet mobile et donc à un web-magazine »comme « Debout Congolaises ».

La Cible No 2, ce sont toutes les femmes dynamiques, les leaders d’opinion au sein de leur communautés, les femmes des médias, les dirigeantes d’ONG, les femmes entrepreneures, etc. qui peuvent facilement accéder au web-magazine à travers leur smartphone, leur laptop, leur ordinateur de bureau ou même via un cybercafé.

La Cible No 3, très importante,  ce sont les jeunes gens et les hommes qui portent un intérêt à la problématique de l’égalité des chances entre hommes et femmes, filles et garçons,  et qui « préfèrent voir les femmes debout plutôt que les femmes à genoux ou couchées ».

Pourquoi publier un magazine sur le web et non pas un magazine sur du papier ?

« Debout Congolaises est un web magazine. Cela veut dire un magazine publié sous forme d’un site web et accessible via Internet. On peut donc le lire très facilement pas seulement sur un ordinateur ou un laptop mais aussi sur un smartphone simplement en tapant www.deboutcongolaises.org , deboutcongolaises en un mot, en minuscules et congolaises au pluriel avec un s. Il faut bien sûr se connecter à internet. Faites l’expérience tout de suite, prenez votre smartphone introduisez www.deboutcongolaises.org, et vous arrivez sur La Une de « Debout Congolaises ». Vous pouvez commencer à lire les articles qui vous intéressent.

Y aura t-il un public, une audience pour ce nouveau type de média en ligne accessible seulement à travers l’internet ?

Le web magazine « Debout Congolaises » est dès maintenant accessible à un public qui s’élargit de plus en plus aujourd’hui, particulièrement celui des jeunes gens et des jeunes filles. Une étude de 2015 met en avant le fait que l’Afrique comptera, d’ici 2017, près de 350 millions de smartphones connectés.  L’arrivée des smartphones à bas coût va encore démocratiser l’accès au numérique. On peut aujourd’hui acheter un smartphone entre 40 et 100$. Beaucoup de jeunes veulent aujourd’hui à tout prix avoir un smartphone pour téléphoner mais aussi pour aller sur Facebook, Whatsapp et … « Debout Congolaises ».

Les médias en ligne qui sont encore peu utilisés vu la faible pénétration d’internet en RDC,  ont donc un avenir certain.  Une étude congolaise de la société Target confirme la tendance de l’augmentation de l’accès à l’internet via les smartphones : 84% des internautes congolais sondés consultent Internet sur un support mobile, smartphone ou tablette.

La pénétration très forte et rapide des smartphones en RDC nous permet donc de penser que la lecture de la presse en ligne est le moyen par lequel les congolais(e)s accéderont le plus facilement à l’information et même à la connaissance en général. Ne pas recourir à ce média d’avenir, c’est rater, entre autres pour les femmes et les filles, les énormes opportunités offertes par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.

Quels sont les autres avantages d’un web-magazine ?

La « publication » d’un magazine sur le web que l’on peut donc lire sur internet présente beaucoup d’avantages :

Un web magazine, comme « Debout Congolaises »  est peu coûteux et même gratuit pour les lecteurs et lectrices ou plutôt pour les internautes, puisque l’accès à un web magazine peut se faire sans paiement via un smartphone, une tablette, un laptop ou un desktop. Vous pouvez vous abonner gratuitement immédiatement en cliquant ici.

Un web magazine  est  multimédias, c’est-à-dire qu’il ne contient pas seulement de l’écrit et des photos mais aussi de l’audio et de la vidéo. Cela permet d’aller très en profondeur sur un sujet. En cliquant sur les liens dans un article traitant d’un sujet le lecteur ou la lectrice va pouvoir se rendre sur un site web spécialisé sur ce même sujet, ou sur un article abordant la même problématique ou encore écouter une interview d’un(e) expert(e) ou regarder une vidéo via YouTube, etc. Cette navigation ou surf sur Internet n’est pas possible ni en presse écrite ni en radio mais est extrêmement facile et enrichissante grâce à un web magazine multimédias bien conçu.

Un web magazine facilite fortement la réactivité et l’interactivité puisque le lecteur peut réagir à un article, laisser un commentaire, s’abonner à un bulletin d’information, une newsletter qui sera envoyé sur son appareil pour l’avertir de nouvelles publications (ou « posts ») sur le magazine. Des articles, des reportages audio ou vidéo peuvent même être envoyés à la rédaction du web magazine par des journalistes/correspondants/pigistes se trouvant même dans des endroits reculés du pays pourvu qu’ils aient accès à une connexion internet (ce qui devient de plus en plus facile grâce, entre autres, au modem miniature et au smartphone). Si vous êtes journaliste et voulez devenir collaborateur/trice pigiste de « Debout Congolaises ! », cliquez ici.

Autre avantage, un web magazine permet  facilement à l’internaute de s’engager dans des actions qui lui sont proposées et qui peuvent être très variées : s’abonner, se faire membre, signer une pétition, mais aussi envoyer un email ou un texto à une autorité, etc. « Debout Congolaises ! » va utiliser régulièrement ces méthodes modernes de mobilisation qui sont grandement facilitées par les NTIC.  « Debout Congolaises ! » s’inscrit donc dans le courant de l’exercice d’une citoyenneté active recourant aux outils numériques et aux réseaux sociaux.

Avez-vous un exemple d’exercice de cette « citoyenneté numérique » ?

A titre d’exemple, « Debout Congolaises » va lancer très prochainement le projet « SentinELLES » un « Réseau d’alerte précoce sur les « mauvaises pratiques » en période électorale », qui permettra aux lectrices et aux lecteurs de « Debout Congolaises » de dénoncer les discours de haine et de violence, les infractions à la loi électorale, le non- respect du code de conduite des partis politiques, les violations des libertés publiques, etc. C’est de la « surveillance citoyenne » du processus électoral simplement en utilisant son smartphone. Si vous voulez en savoir plus sur « SentinELLES », cliquez ici.

« Debout Congolaises » veut pratiquer un « journalisme sensible au genre », qu’est-ce que cela signifie très concrètement ?

Un journalisme sensible au genre est un journalisme qui intègre une perspective de genre. Un média est dit «sensible au genre » ou « intègre la dimension de genre » lorsque le genre est pris en compte dans la gestion du média , station radio, chaine TV,  quotidien, etc. notamment en ayant plusieurs  femmes actives dans ce média, comme journalistes et aussi dans les postes de direction. Aussi et surtout lorsqu’une perspective, une approche de genre est incluse dans les sujets traités par ce média. Par exemple, en évitant d’y véhiculer des stéréotypes par le traitement même du sujet :  en limitant les femmes à la sphère privée, à la maison, au travail domestique alors que les hommes sont eux présentés dans la sphère publique.

Les besoins en information et sensibilisation des femmes et des filles congolaises à travers un journalisme sensible au genre sont énormes en RDC et sont très loin d’être satisfaits. « Debout Congolaises ! » a pour objectif de contribuer à réduire ce déficit de   journalisme sensible au genre en développant un journalisme  qui  « intègre la dimension de genre » en mettant en place un magazine en ligne qui soit un modèle en matière d’intégration de la dimension de genre.

« Debout Congolaises » c’est aussi une « plateforme de partage des productions radiophoniques sensibles au genre » qui va accueillir les productions radiophoniques sensibles au genre issues du vaste réseau de radios communautaires et de proximité de la RDC et qui va mettre ces productions « genrées » à la disposition de toute radio intéressée.

Pour plus d’info, contactez l’éditrice responsable, Espérance Mawanzo, au 00243(0)999941197.