Le Groupe d’Etude sur le Congo a documenté pendant les derniers 20 mois le portfolio vaste et éclectique de l’entreprise de Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo, et de sa famille. Ce rapport présente nos conclusions, basées presque entièrement sur des documents légaux.

Kabila et sa famille possèdent, soit partiellement soit entièrement, plus de 80 sociétés et entreprises dans le pays et à l’étranger : des licences d’exploitation des mines de diamants en vigueur sur un territoire qui s’étend sur plus de 720 kilomètres le long de la frontière avec l’Angola, des sociétés qui ont gagné des millions opérant dans des projets miniers parmi les plus larges au monde, et des entreprises qui ont reçu des payements de la Banque Mondiale, le Gouvernement congolais et le Nations unies.

Une lecture conservatrice des documents publics suggère que leurs entreprises ont eu des revenus de centaines de millions de dollars depuis 2003 et qu’ils possèdent des actifs qui valent facilement plusieurs dizaines de millions de dollars.

Le rapport conclut, entre autres, que :

·  Les entreprises sont impliquées dans presque tous les secteurs de l’économie congolaise : l’agriculture, les mines, le secteur banquier, l’immobilier, les télécommunications et les compagnies aériennes.

·  Le ministère des Mines congolais a octroyé plus de licences d’exploitation minière à une société contrôlée par Jaynet Kabila, la sœur du Président, que ne l’autorise le Code minier du pays.

·  Des entreprises appartenant à Zoé Kabila ont gagné des millions de dollars grâce à des joint-ventures et à des contrats de sous-traitance, y compris avec Sicomines, partie prenante dans un accord d’exploitation minière de 6,2 milliards de dollars passé avec la Chine.

·  Certains biens commerciaux de la famille sont protégés ou surveillés par les membres de la Garde républicaine, ce qui n’est probablement pas prévu dans les termes légaux du mandat de cette force.

·  Les entreprises familiales ont bénéficié d’importants contrats publics, y compris pour la délivrance de permis de conduire.

·  Au moins une entreprise de la famille était impliquée dans un accord d’extraction de cuivre controversé en 2011, ce qui a conduit le Fonds Monétaire International à suspendre son programme de prêt d’un demi-milliard de dollars au Congo.

Le résultat de la recherche soulève une série de questions au tour du conflit d’intérêt et souligne le besoin d’une majeure transparence et redevabilité.

La version française du rapport est disponible ici.