Communiqué urgent

Le coronavirus est à notre porte. Il est même déjà entré dans notre maison, dans notre pays. Partout dans le monde, en Chine, en Amérique, en Italie, en France, en Belgique, les gouvernements prennent des mesures énergiques, drastiques pour empêcher ce virus plus mortel qu’Ebola de se répandre dans la population et pour pouvoir soigner efficacement ceux et celles qui en sont frappés. Allons-nous rester inconscients de ce danger extrême, allons-nous rester passifs, les bras croisés, devant ce fléau qui risque, si l’on n’y prend garde, de tuer des milliers ou même des millions de Congolaises et de Congolais.

IL EST TEMPS de nous réveiller et d’agir. De barrer la route à cette épidémie mondiale, cette pandémie, qui risque d’emporter les êtres qui nous sont chers, qui risquent de nous emporter

IL EST TEMPS que nos gouvernants, à Kinshasa comme en provinces, cessent d’être silencieux, de tâtonner, de tergiverser. Nous attendons qu’ils déclarent la guerre au coronavirus, qu’ils décrètent l’état d’urgence sanitaire et prennent  toutes les mesures indispensables pour endiguer la propagation de cette maladie mortelle et pour que notre système de santé soit le plus à même d’accueillir et de soigner ceux et celles qui seront atteints. Plusieurs pays africains ont déjà adopté des mesures draconiennes comme la limitation des voyages, l’interdiction des rassemblements sportifs, culturels, religieux et autres. Il n’y a plus de temps à perdre.

IL EST TEMPS que nous adaptions à l’Afrique, à notre pays, les moyens de prévenir l’extension qui serait catastrophique du coronavirus. Il ne suffit pas de copier ou d’importer des mesures appliquées en Europe mais difficilement transposables en RDC.

Pouvons-nous obliger toute notre population à rester à la maison, à y être « confinée » pendant des jours et des semaines ? Nous Congolais.es, pouvons-nous nous ruer dans des grandes surfaces ou dans des boutiques pour y faire des provisions ? Pouvons-nous, comme les européens, arrêter de sortir de la maison pour aller au boulot, aller au champ, faire du petit commerce, alors que nous vivons au jour le jour, que chaque matin nous devons nous démener pour ramener de quoi donner à manger à nos enfants à la maison ? Pouvons-nous, comme il est recommandé, nous laver régulièrement les mains alors que la REGIDESO n’arrive pas dans nos maisons, que l’eau ne coule plus dans beaucoup de nos bornes fontaines, que le gel hydro-alcoolique ne se trouve pas dans nos boutiques ou est trop cher ? Nous devons donc faire preuve de créativité et d’adaptabilité. Certains pratiquent déjà notre légendaire « article 15 » et fabriquent des masques de protection artisanaux mais efficaces ou encore trouvent des substituts comme utiliser un foulard ou tout tissu couvrant son nez et sa bouche.

Mettons à profit les leçons tirées de notre riposte à la maladie à virus Ebola pour apporter une riposte efficace au coronavirus.

IL EST TEMPS aussi que nous adaptions aux réalités de notre pays les moyens médicaux aptes à soigner ceux et celles qui seront atteints par la maladie. Les responsables de systèmes de santé publique très performants de pays développés craignent aujourd’hui de ne pas avoir les capacités hospitalières suffisantes, comme par exemple des appareils de respiration artificielle, pour pouvoir accueillir et soigner les quelques centaines ou milliers de personnes contaminées. Il est urgent d’évaluer les capacités de nos hôpitaux et de notre système de santé et surtout de les renforcer pour que notre pays soit capable d’apporter une réponse efficace aux menaces du coronavirus.

IL EST TEMPS que nos églises, nos confessions religieuses prêchent la bonne parole pour vaincre cette terrible plaie qu’est le coronavirus.

Il ne suffit pas de prier ou de s’en remettre aux mains de Jésus ou d’avoir foi en notre Dieu tout puissant tout en ne posant soi-même aucun acte concret pour combattre le virus. « La foi sans les œuvres est une foi morte ». Il faut donc que nous mettions en œuvre les actions qui contribueront à combattre l’expansion du virus.

La place et la basilique Saint Pierre à Rome sont vides aujourd’hui. Le pape François parle aux fidèles à travers la vidéo. Que ferons-nous ici dans nos paroisses, nos églises, nos mosquées ?

IL EST TEMPS que nos amis de la communauté internationale, ceux des agences du système des Nations Unies, ceux de la multitude des ONG humanitaires et de développement présentes en RDC prennent au sérieux les menaces que le coronavirus fait peser sur l’Afrique. Les projets et programmes mis en œuvre ne doivent en aucun cas être suspendus pour cause de coronavirus. Ils doivent plutôt d’urgence être réévalués et réorientés de façon à contribuer efficacement à la lutte contre cette pandémie.

IL EST TEMPS que les médias apportent eux aussi leur contribution à cette lutte.  Il est essentiel qu’ils jouent au maximum leur rôle d’information, de sensibilisation, d’éducation envers une population aujourd’hui inconsciente du danger qui la menace et ignorante des mesures à respecter et des comportements à adopter. Il est tout aussi essentiel que les médias ne deviennent pas les colporteurs de rumeurs, de fake news, fausses informations ou infox et qu’au contraire ils dénoncent les prétendus conseils, les pseudos recommandations « simples et accessibles »  pour lutter contre le coronavirus et qui commencent à être partagées des milliers de fois sur FaceBook,  WhatsApp, etc.

IL EST TEMPS enfin que nos organisations de la société civile, de défense des DDH, des droits des femmes, des droits des enfants, prennent aussi conscience de la menace du coronavirus et s’engagent très activement dans la lutte pour le contrecarrer et pour que le slogan « Le coronavirus ne passera pas par moi » devienne une réalité pour tous les Congolais et toutes les Congolaises.

 

Espérance MAWANZO, Directrice de l’Observatoire de la parité et de l’égalité H/F.

Luc HENKINBRANT, Conseiller technique principal de l’Observatoire de la parité et de l’égalité H/F.

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Ensemble nous sommes plus fort.e.s pour combattre le coronavirus !

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