Les enfants et les jeunes forment la population la plus exposée et la plus ciblée par les prédateurs de toutes sortes sur Internet. C’est en effet devenu un media de référence : de plus en plus de jeunes et d’enfants, même en RDC,  sont ou seront connectés à Internet et le phénomène s’amplifie avec le développement de l’Internet mobile (téléphonie portable) et la pénétration galopante des smartphones.

Le nombre de personnes dans le monde ayant accès à internet est estimé à environ 4 milliards, mais dans plusieurs pays africains, moins de 10% de la population y ont accès. Dans un rapport We Are Social and Hootsuite publié en 2018, l’Afrique a enregistré les taux d’accès à internet les plus élevés en 2017, avec une augmentation de 20 %. Cependant, neuf pays africains ne pourraient pas faire mieux parce qu’ils figurent sur la liste des 10 pays ayant moins d’accès à internet au monde.

La taille de la population de la RDC est la principale raison pour laquelle elle figure sur cette liste. Il y a actuellement 5,1 millions de personnes dans le pays qui ont accès à internet, ce qui ne représente que 6% de la population. La RDC est classée 206e au monde. Malgré ce retard catastrophique de notre pays, la  pénétration de l’Internet est inexorable en  RDC et est fortement facilitée par la diffusion très rapide des smartphones, entre autres parmi les jeunes.

C’est pour cette raison que Debout Congolaises, le média en ligne publié par l’Observatoire de la parité et de l’égalité H/F, veut  attirer l’attention sur les aspects positifs de l’Internet mais aussi sur les aspects négatifs de cette nouvelle technologie de l’information et de la communication.

Le potentiel énorme et les aspects extraordinairement positifs de l’Internet sont très régulièrement mis en évidence par votre magazine dans des dizaines d’articles de la rubrique Soyons SMART ou de la rubrique Debout E-citoyennes.  Mais la toile, comme on appelle l’internet,  renferme malheureusement aussi plusieurs risques, pièges et dangers que l’on peut déjà constater dans  les pays où l’internet est accessible à plus de 90% de la population.  L’Internet est un espace de tentation, un espace ludique mais aussi un espace à risques dans lequel les enfants, les  jeunes (et aussi les adultes) sont vulnérables.

Voici les principaux dangers auxquels ils peuvent être confrontés :

Ecrans & santé

Les enfants peuvent parfois rester éveillés toute la nuit devant les  écrans, à lire des forums, à chater, à regarder des vidéo ou à fond sur un jeu vidéo. Ces nuits de veille laissent des traces le lendemain et la fatigue accumulée nuit à la concentration et impacte directement sur les études. Rester assis sans bouger pendant des heures devant l’ordinateur n’apporte rien en terme de bonne hygiène de vie. C’est au moment de la croissance qu’une pratique régulière du sport contribue au développement musculaire et aide à acquérir une bonne condition physique pour ton avenir d’adulte.

Non respect de la vie privée

La capacité d’interagir et de communiquer avec les autres est un des grands attraits qu’Internet exerce sur les jeunes. Ils aiment discuter dans les messageries instantanées, jouer en ligne et remplir des formulaires pour participer à des concours et sondages. De ce fait, ils laissent beaucoup de traces sur Internet notamment s’ils ont un blog ou une page dans les réseaux sociaux (twitter, facebook…).

La vie privée des jeunes peut être envahie de différentes manières en :
– remplissant des formulaires pour participer aux concours des sites Web commerciaux ;
– donnant des informations les concernant à des inconnus rencontrés dans un chat (forum de discussion) ou une messagerie instantanée (type messenger, WhatsApp, Instagram, etc.).
– donnant des informations personnelles lors de leur inscription à divers services Internet ou logiciels (messageries instantanées, chat, partage de fichiers, etc.) ;
– fournissant leur profil personnel lors de leur inscription à des comptes d’emails ou messageries instantanées gratuits ;
– fournissant des informations lors de l’ouverture d’un blog ou d’une page sur un réseau social
– fournissant des photos et des informations privées sur un blog ou un réseau social.

Accès facile à la pornographie

L’accès facile qu’Internet donne à la pornographie figure parmi les principales inquiétudes des parents de jeunes internautes. Des images pornographiques autrefois très difficiles à obtenir sont maintenant à la portée d’un simple clic de souris. On peut en effet tomber par hasard sur un site pornographique :
– en se servant d’un moteur de recherche ;
– lors d’une erreur de frappe en tapant l’adresse d’un site ;
– en cliquant sur un lien reçu dans un email, une messagerie instantanée ou un chat ;
–  en utilisant les logiciels de partage de fichiers qui véhiculent beaucoup d’images et de vidéos pornographiques facilement accessibles
– en surfant sur les newsgroups.

C’est pour  contrecarrer cette « éducation sexuelle » par la pornographie que Debout Congolaises met à la disposition des enfants, des jeunes, des parents,  des enseignants, etc. une éducation complète à la sexualité dans la rubrique Parlons sans tabou.

Cyberintimidation / Cyberharcèlement

Il existe différentes formes de cyberintimidation : parfois, il s’agit d’insultes ou de menaces directement envoyées à la victime par email ou messagerie instantanée.

Les jeunes peuvent aussi faire circuler des commentaires haineux visant une personne, par le biais d’un email et des messageries instantanées, ou en les affichant sur des sites Web ou des blogs. Ils le font souvent sous une fausse identité. Par ailleurs, de plus en plus de jeunes sont victimes d’intimidation par le biais de messages texto envoyés sur leur téléphone portable. Ce type de téléphone échappe en effet complètement à la surveillance des adultes.

 

Prédateurs sur Internet

E-mails, messagerie instantanée, réseaux sociaux sont des moyens de communications extrêmement pratiques, pour échanger avec ses amis ou sa famille. Mais c’est aussi une porte ouverte aux personnes aux intentions dangereuses.

Un jeune avec un compte Skype renseigné ou un profil Facebook public, un N° WhatsApp s’expose à des contacts avec des personnes inconnues, qui ne pourraient pas l’approcher autrement dans la vie courante.

Les méthodes employées par des pédophiles montrent souvent des approches insidieuses, avec de longues périodes de dialogue via les messageries instantanées afin de créer un climat de confiance (on parle alors de la mise en confiance, ou de grooming). Souvent l’objectif final est d’organiser une rencontre physique.

Chats, emails et messageries instantanées sont des environnements où les jeunes risquent de rencontrer des prédateurs sexuels. L’anonymat propre à Internet favorise confidences et révélations intimes, et les prédateurs s’en servent pour établir rapidement une relation de confiance avec des jeunes qui manquent encore de jugement et d’expérience. Les parents peuvent aider leurs enfants à se protéger en s’informant sur les risques liés aux communications en ligne et en s’impliquant davantage dans les activités des enfants et des adolescents sur Internet.

Spam ou pourriels

On entend par pourriels tous les messages non sollicités, publicitaires ou non, qui envahissent de plus en plus nos boîtes à lettres électroniques. Ce fléau s’est développé de manière spectaculaire : le nombre de pourriels a décuplé, et on estime qu’il représente désormais près de la moitié de tous les emails que l’on reçoit.

Désinformation ou « Fake News »

Même si Internet est riche d’informations en tout genre, il véhicule aussi une quantité d’informations douteuses et sans valeur. Dans la mesure où n’importe qui peut facilement y diffuser ses théories ou opinions personnelles, les internautes et notamment les jeunes doivent absolument acquérir une pensée critique qui les incite à vérifier la crédibilité de l’information trouvée en ligne. La désinformation y est courante sous de multiples aspects :

– les sites haineux qui propagent des propos diffamatoires en diffusant ouvertement des points de vue très extrémistes
– les sites commerciaux où les publicitaires créent des environnements à la fois informatifs et amusants dans le seul but de promouvoir leurs produits auprès d’un public cible
– les pages Web, généralement personnelles, où n’importe qui peut publier ce qu’il veut en prétendant que c’est vrai et présenter de simples opinions comme des faits
– les sites « pastiches » ou parodiques, qui induisent volontairement le visiteur en erreur, soit pour s’amuser, soit pour des raisons politiques, ou pour montrer aux jeunes combien il est facile de duper les gens en ligne
– les canulars diffusés par email, qui diffusent fausses alertes aux virus informatiques, procédés bidon pour soi-disant faire fortune, fausses chaîne de l’espoir, fausse recherche de personnes disparues, légendes urbaines et alarmes sanitaires infondées.
Les réseaux sociaux sont aussi des vecteurs de désinformation et de fausses nouvelles

Contenus violents ou haineux

On retrouve toutes sortes de propos haineux sur Internet allant du racisme fanatique à la satire cruelle de nombreux sites populaires chez les jeunes.

Les groupes haineux, comme ceux qui militent pour la suprématie de la race blanche, font de plus en plus appel à Internet pour recruter des jeunes. Ils utilisent emails et chats privés pour s’attaquer, loin des regards indiscrets, aux adolescents les plus vulnérables.

On retrouve sur Internet un univers de violence qui va de pages Web où règne un humour cruel typiquement adolescent à des sites qui n’hésitent pas à diffuser des images de torture et de sadisme.

D’un simple clic de souris, les jeunes peuvent télécharger de la musique aux paroles très violentes (parfois censurées dans les disques vendus en magasin) et des images, vidéoclips et jeux en ligne tout aussi inquiétants.

Les jeunes aiment également les sites « sanglants » qui montrent des images réelles d’accidents, de tortures ou de mutilations. Beaucoup d’adolescents considèrent ces sites comme inoffensifs, l’équivalent en ligne des films d’horreur, mais on y trouve une inquiétante combinaison de violence et de sexualité.

  Propagande sur Internet

Internet est devenu l’outil de communication par excellence partout dans le monde, et cette portée internationale, combinée à l’impossibilité de surveiller toutes les communications, en a fait l’outil de prédilection qui permet aujourd’hui aux extrémistes de renouveler les vieilles haines, de réunir des fonds et de recruter des membres.

La quantité et la sophistication des sites web extrémistes se sont accrues au même rythme que l’expansion d’internet.

Il n’est pas toujours facile de discerner quand un contenu haineux publié sur Internet passe d’offensant à carrément illégal.

La frontière est souvent mince entre liberté d’expression et propos haineux. D’ailleurs, la définition de ce qui est acceptable ou non d’exprimer et de diffuser varie d’un pays à l’autre. Sur Internet, la ligne est encore plus mince, et un commentaire haineux affiché légalement dans un pays peut être considéré illégal dans des pays où les critères sont plus rigoureux.

L’addiction aux jeux (de hasard)

L’autorisation récente des jeux de hasard et des sites de paris sur Internet n’a fait qu’augmenter le nombre impressionnant de jeunes qui s’adonnent au jeu. C’est devenu chez les adolescents une addiction plus importante que la cigarette, l’alcool ou les drogues.

Les jeunes qui maîtrisent bien les nouvelles technologies se tournent de plus en plus vers les sites Internet de jeux de hasard parce qu’ils sont faciles d’accès, pratiques et anonymes.

La prévention des risques et dangers d’Internet

Voici quelques points sur lesquels il est nécessaire de sensibiliser vos enfants  afin qu’ils puissent prendre conscience et se prémunir des risques sur internet.

En favorisant le dialogue avec vos enfants en leur demandant de vous expliquer ce qu’ils font sur Internet. A coup sûr, ils seront fiers de vous montrer ce dont ils sont déjà capables.

Quelques principes pour plus de sécurité sur Internet :

Protéger ses informations personnelles
Que ce soit des entreprises ou des personnes rencontrées en ligne, personne n’a besoin d’avoir accès à certaines données (âge, sexe, adresse, numéro de téléphone, nom de leur école, photo, etc.).

Bien choisir ses identifiants
Que ce soit pour vous ou vos enfants, n’utilisez jamais vos noms ou prénoms comme adresse email, pseudo ou nom d’utilisateur. Essayez de trouver un nom neutre (ni masculin ni féminin, cette protection est surtout pour les filles).

Créer des mots de passe compliqués
Pas de prénom, de date de naissance, mais plutôt un mot que personne ne connaît en essayant d’y mélanger des lettres et des chiffres (exemple: le mot de passe « sécurité » peut donner 5ecur1te).

Changer régulièrement ses mots de passe et ne pas mettre le même pour tous les sites.

Utiliser les paramètres de confidentialité
Dans les paramètres des comptes de réseaux sociaux il y a toujours la possibilité de choisir qui peut voir quoi. Il est important de limiter la visibilité de ses publications.

Rester méfiants avec les rencontres en ligne
Des personnes mal intentionnées peuvent abuser de la crédulité des enfants. Faites leur savoir que n’importe qui peut se cacher derrière un pseudo

Les sensibiliser à la réflexion avant de publier
Toute information laissée sur internet devient publique et bien souvent indélébile (Tous les textes et images sont en permanence vus et enregistrés par des milliers de personnes ou d’entreprises).
Limiter les notifications et ne pas dévoiler sa vie privée sur les réseaux sociaux.

Définir des règles d’utilisation d’internet et des jeux vidéo  avec des horaires adaptés à l’âge de chacun. Par exemple, deux heures par jour le week-end et une heure en semaine.

Protéger son équipement
Les appareils mobiles comme les ordinateurs nécessitent généralement l’installation de logiciels de protection comme un antivirus, un pare-feu ou encore un contrôle parental.

Ne pas télécharger sur les sites illégaux,les hackers/pirates y diffusent souvent des virus

Guide et Aide

Télécharger l’affiche « 10 Conseils de la CNIL pour rester net sur le web »

Téléchargez l’enquête EU Kids Online : Risques et sécurité des enfants sur Internet, rapport pour la France menée auprès des 9-16 ans et de leurs parents. 

Tout savoir sur le contrôle parental :

La meilleure sécurité pour nos enfants réside dans le dialogue avec eux. Aucun logiciel de contrôle parental ne vous assure une sécurité totale, et les enfants ont tendance à les contourner. Le logiciel de contrôle parental doit seulement être considéré comme un outil d’aide dans l’éducation sur Internet.

Aujourd’hui, de plus en plus de  Fournisseurs d’Accès à Internet proposent un logiciel de contrôle parental gratuit. Il fonctionne généralement à l’aide de 3 profils : enfant (moins de 10 ans), adolescent (plus de 10 ans) et adulte.

  • En choisissant le profil « enfant », votre enfant navigue dans un univers fermé, dit « Liste blanche ». Il n’aura accès qu’à une sélection de sites prédéfinis correspondant à ses centres d’intérêt.
  • En choisissant le profil « adolescent », votre enfant a accès à tout Internet mais les sites illégaux (racisme, drogue…) et inappropriés (pornographie, violence…) sont filtrés à l’aide d’une « Liste noire ».

Les logiciels de contrôle parental permettent également de bloquer les chats, les forums, les téléchargements de vidéo et de musiques (souvent illégaux) et de limiter les horaires de connexion à Internet. Les moteurs de recherche d’MSN, Yahoo et Google proposent dans leurs préférences de filtrer les pages Web à caractère sexuellement explicite (images, vidéo…), pensez-y.

Découvrez le dossier comment activer un controle parental pour la plupart des fournisseurs Internet.

SOURCES UTILISEES POUR CET ARTICLE :

http://www.droitsenfant.fr/principaux_dangers.htm

https://www.cnil.fr/sites/default/files/atoms/files/10_conseils_pour_rester_net_sur_le_web_-_a2.pdf

https://www.educnum.fr/

 

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