Bien que les femmes représentent plus de la moitié de l’électorat en RDC, les études, les recherches, les projets et programmes sur la violence électorale n’ont en général pas tenu compte de la dimension genre ; et ils n’ont pas fait cas du fait que la forme, la nature et les conséquences de la violence subie par les femmes, dans le processus électoral et politique, ne sont pas les mêmes que pour les hommes. Malgré son importance, la violence à l’égard des femmes dans les élections (VEFE). est restée en marge des actions et projets d’observation du processus électoral en raison de plusieurs « manques » décrits ci-dessous. Cette boite à outils numérique fait partie des efforts pour développer un cadre pour l’analyse, la prévention, la répression, etc. de la VEFE

La violence à l’égard des femmes dans les élections (VEFE), c’est quoi ?

GRILLES D’OBSERVATION / MONITORING DES VIOLENCES A L’EGARD DES FEMMES DURANT LES ELECTIONS (VEFE)

On distingue 3 types de violence :

  1. La violence psychologique

D’après les données disponibles, les sévices psychologiques et l’intimidation sont les formes de violence les plus fréquemment utilisées à l’égard des femmes dans les élections. La violence psychologique peut être définie comme « un comportement visant à intimider et à persécuter, qui prend la forme de menaces d’abandon ou de sévices, d’interdiction de quitter le domicile, de surveillance, de menaces de retrait de la garde des enfants, de destruction d’objets, d’isolement, d’insultes et d’humiliation constante ».

Quelles sont les formes psychologiques de la VEFE ?  

De toutes les formes de VEFE, la violence psychologique est la plus diverse et la plus subtile. Elle peut se manifester par des menaces explicites de violence physique ou par le harcèlement notamment à l’égard des candidates, des militantes de parti, des électrices et des agents électoraux. Les menaces implicites et explicites d’exclusion sociale, de divorce et de rejet peuvent dissuader les femmes d’envisager de briguer un poste, de voter contre le candidat préféré d’un clan ou d’une famille, ou tout simplement de voter. La violence psychologique a un effet dégradant, démoralisant ou déshonorant pour la victime. Les menaces précèdent souvent la violence physique. Comme pour les autres formes de violence à l’égard des femmes, la violence psychologique peut se produire à la maison, dans la communauté et en public, y compris sur Internet. L’essentiel de la violence psychologique intervient dans le contexte domestique. Une part de plus en plus importante des sévices psychologiques a lieu dans le cadre d’Internet et des forums publics, y compris à travers les réseaux sociaux comme Facebook, WhatsApp, et par le biais des téléphones mobiles. Pratiquement tous les auteurs de VEFE commettent des actes de violence psychologique. Il se peut que la femme connaisse très bien l’auteur de la violence psychologique, par exemple lorsque ce sont des membres de sa famille, de son groupe confessionnel ou de sa communauté qui y ont recours pour décourager ou dicter sa participation. Les acteurs que la victime ne connaît pas personnellement, tels que l’État, les partis politiques et les groupes armés, peuvent également infliger des souffrances psychologiques.

  1. La violence physique

Une autre forme courante de VEFE est la violence physique. Cela inclut l’usage prémédité de la force physique susceptible d’entraîner la mort, des blessures ou des préjudices. Ces actes incluent, entre autres, les bousculades, bourrades, poussées, accrochages, étranglements, secousses, gifles, coups de poing, coups, brûlures, l’immobilisation ou l’usage de son corps ou de sa force physique contre une autre personne, et l’utilisation d’une arme ou la menace d’en utiliser une.  Cela peut également inclure l’enlèvement et la détention arbitraire, le passage à tabac, la lapidation et l’abandon physique ou le déplacement forcé.

  1. La violence sexuelle

Bien que rarement reconnue et souvent difficile à documenter, la violence sexuelle est partie intégrante de la VEFE. La violence sexuelle comprend tout acte sexuel non consensuel, tentative d’obtenir un acte sexuel, commentaires ou avances sexuels déplacés, ou acte de trafic sexuel, ou tous les actes sexuels autrement imposés, contre la sexualité d’une personne par la contrainte, par une personne, indépendamment de sa relation avec la victime, dans toutes circonstances, notamment, mais pas forcément, à la maison et sur le lieu de travail.

Comment combattre les VEFE ?