L’Eglise est  « l’opium du peuple », c’est-à-dire une sorte de drogue, un paradis artificiel empêchant l’individu de se tourner vers les véritables responsables de l’injustice sociale. Cette citation de Karl Marx est toujours d’actualité à Bukavu et ailleurs. Les premières victimes sont des femmes. Des pasteurs les manipulent, les injurient à volonté, les maltraitent, tout cela au nom de Dieu. Quel Dieu ?

Jouez avec nos peurs et nos désirs pour nous manipuler

L’effectif des femmes ne cesse de battre record dans les églises par rapport à celui des hommes dans la Ville de Bukavu à l’Est de la République Démocratique du Congo, RDC. La soif et la sensibilité de ces femmes à la quête des miracles, les soumettent à la manipulation de certains faux pasteurs. Ces derniers créent des émotions qui poussent les femmes en étant de faiblesse par rapport à une requête pour qu’elles cèdent à toutes les caprices du soi-disant ‘‘homme de Dieu’’.

La plupart de ces pasteurs malins, utilisent des versets bibliques taillés sur mesure de leur cupidité et des fausses prophéties pour séduire les âmes faibles. Telles sont les démarches séduisantes appliquées à l’égard de ces femmes, devenues des proies de leurs pasteurs.

Lire aussi:  Mon pasteur, mon bourreau

Ces femmes très fidèles à l’église, obéissent sans doute, dans l’inconscience et la marginalisation extrême, elles parviennent à se livrer et offrir les biens de la famille sans l’aval de leurs époux. D’autres se font violer, escroquer, maltraiter et demeurent fidèle pour maximiser la bénédiction au prix d’hériter le royaume du ciel.

Pasteurs et farceurs à la fois

Le désastre qui laisse à désirer aujourd’hui est que les bons flatteurs sont déguisés en des hommes de Dieu. Vous trouverez que rien n’engage Dieu dans toutes les pratiques malsaines qu’ils font.

Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, on voit une femme en train de se faire injurier par son pasteur dans une église. Le pasteur dit prophète, injurie en pleine culte une femme, la qualifiant de têtue, de mauvaise et d’égoïste.

Il continue en disant que cette dernière n’a plus beaucoup de temps de vivre. La femme sanglotant, crie, supplie et demande pardon à son pasteur, mais tous ses efforts sont restés vains.   C’est totalement absurde que de la bouche d’un soi-disant oint de l’Eternel sorte des injures et paroles blessantes qui scandalisent l’opinion.

La femme toujours en pleur s’allonge au pavement et implore la grâce du super homme divin.  Le pasteur lui, prend le plaisir de lui donner le micro pour faire entendre à tout le monde ses sanglots ! Ce cas est l’un des plusieurs abus que les femmes endurent dans bien des églises.

Eglises destructrices

L’église, qui, normalement devrait se vêtir d’une robe d’honneur, un lieu des consolations, de restauration des âmes abattues mais aujourd’hui on n’y voit le désespoir. Elle est devenue une cage de destruction et manipulation à outrance. Depuis plusieurs années l’église corps de christ est infiltrée par la magie, la manipulation, l’escroquerie, l’adultère et bien d’autres abus. Ce désordre expose beaucoup plus les femmes et corrompt leurs mœurs.

Lire aussi:  RDC: un pasteur évangélique soupçonné de viol

C’est regrettable de constater qu’un grand nombre de femmes chrétiennes sont prêtes à respecter leurs pasteurs plus que leurs maris. Le plus grand problème est que ces femmes sont habituées et devenues des fanatiques de ces églises avec leurs animateurs qui les plaisent dans les bêtises.

Le choix d’une église de fréquentation ou de communion repose sur plusieurs objets de motivation. Certains sont motivés par la tribu du pasteur responsable et d’autres s’intéressent aveuglement aux exploits. Rare sont ceux qui peuvent penser à la maturité du Pasteur malgré son onction.

Que dit la loi ?

La liberté de religion est consacrée en RDC par la Constitution spécialement à son article 22. « Toute personne a le droit de manifester sa religion, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des droits des autres. La loi du 20 juillet 2001 fixe les modalités d’exercice de ces libertés ».

Plusieurs Asbl confessionnelles dites soit indépendantes dont plus de 17000 entités ecclésiastiques du réveil du Congo depuis 2014 prolifèrent dans nos rues. Les fidèles et leurs pasteurs prient et chantent à haute voix, d’autres bloquent des passages en pleine route.

Des églises sont installées côte-à-côte. On peut compter 3 à 4 églises éloignées de quelques mètres sur la même avenue au nom d’un seul Dieu, d’une vision miraculeuse. Tout cela trouble parfois la quiétude de la population environnante.

Tu couches avec moi, tu seras bénie

Ces pasteurs charnels et affairistes manipulent leurs fidèles féminines en leurs exigeant des pratiques hors foi au nom de ladite foi et cela dans une soumission totale sans la moindre remise en question ou doute.

Dans un quartier populaire de la ville de Bukavu, une femme mariée a été abusée sexuellement par son pasteur. Cette femme qui avait consommé déjà 5 ans de mariage sans enfants est partie voir son pasteur. Après des jours de prières, le pasteur a fait comprendre à sa chrétienne que pour qu’elle mette au monde, elle doit « faire l’amour avec un homme de Dieu ». Convaincue, la femme a ouvert ses jambes au pasteur. Malgré ce geste, la femme est restée stérile.

« J’avais couché avec mon pasteur. Il m’avait promis que je vais mettre au monde. Malgré cet acte, je suis toujours sans enfant », regrette Aisha* la quarantaine mariée et sans enfant,

*non d’emprunt

Au nom de Jésus, reçois un mari

Oui, c’est parmi les paroles qui donnent de l’espoir dans l’inconscience sans tenir compte des conséquences de la vie cachée de celui qui l’a déclaré sur nous.

Certaines dans le besoin extrême d’avoir un mari ont perdu leur capacité de réflexion et cela donne aux faux-pasteurs une brèche d’abuser de ses femmes sans pitié. A qui croire ?

Comme on peut le remarquer, de nos jours plusieurs pasteurs procèdent à des pratiques surprenantes. Jouant sur la détresse des fidèles tout en manipulant plusieurs mots du Livre Saint, ils offrent des scènes au-dessus de l’imagination.

Manger de l’herbe pour s’approcher de Dieu

Nous écrivions il y a quelques temps sur Daniel Lesego, ce pasteur sud-africain du Centre Rabbouni de Pretoria qui en plein culte, avait exhorté ses fidèles à sortir et à manger de l’herbe. Il avait assuré qu’en faisant cela ceux-ci deviendraient plus proche de Dieu. Les fidèles ont immédiatement exécuté l’ordre en se mettant à dévorer toute la végétation qui s’y trouvait. Cette situation avait suscité de nombreuses réactions sur le continent.

Un jeûne qui tourne au pire

Il n’est pas le seul, au Kenya, un célèbre Pasteur du nom de Ezekiel Oderio qui avait demandé à ses fidèles de jeûner pendant une longue période afin de rencontrer Jésus, cela a tourné au vinaigre et a causé la mort de 109 fidèles de son église, l’homme fût arrêté malheureusement c’était déjà trop tard. Cette tragédie a ravagé les esprits des Kenyans tout en mettant en cause le pouvoir publique sur sa capacité de n’avoir pas prévenu ce scandale alors que ce fameux pasteur n’était pas à son premier forfait.

Des bons pasteurs il n’y en a

Il faut noter qu’il y a des bons pasteurs qui font leur travail avec amour abnégation pour conduite le peuple dont ils ont la charge. Malgré ses bons, plusieurs questions taraudent plus d’un observateur.

N’est-il pas opportun pour que l’ordre soit instauré dans ce secteur qui semble être libéralisé et sans régulation de l’autorité politique ?

Jusqu’à quand le silence de l’autorité congolaise s’observera vis-à-vis de ces multiples déviations et dérapages ?

Sont-elles légales ces pratiques dans ses églises conduites des affairistes à vision d’enrichissement illégale ?

Que deviendront ces femmes frustrées qui ont du mal à dénoncer les abus dont elles sont victime de peur de s’attirer la malédiction et toutes leurs familles ?

Amisi Musada Emérite

 

SOURCE :

Vous aimez nos contenus?

Deboutrdc.net met tout son cœur pour réaliser des contenus interactifs et immersifs que vous pouvez retrouver sur tous vos supports. Journalistes, photographes, graphistes et développeurs collaborent étroitement pendant plusieurs jours ou semaines pour vous proposer des interviews et des analyses qui répondent à une grande exigence éditoriale. Leur réalisation prend du temps et des ressources considérables. Nous sommes cependant persuadés que ces investissements en valent la peine et avons fait le choix de laisser ces contenus en libre accès et dépourvus de publicité. Un choix rendu possible par ceux qui croient en l’indepenance de notre média. Pour continuer à travailler en totale indépendance éditoriale et produire des contenus interactifs, deboutrdc.net compte sur vous. Si vous souhaitez nous soutenir, veuillez nous écrire à  directeur@deboutrdc.net ou via WhatsApp à +243 854566913

 

Partagez cet article autour de vous via vos réseaux sociaux et WhatsApp :