Le réseau « SentinELLES » mobilise les jeunes femmes (sans oublier les hommes) pour exercer une surveillance citoyenne de la régularité du processus électoral en cours afin que les élections prochaines soient libres, transparentes et surtout apaisées. Il vise particulièrement à combattre les « maladies des élections » et à promouvoir la tenue d’ élections intègres en fin décembre 2023 (et au delà). Il se déroulera jusqu’à la fin du cycle électoral en cours en RDC, y compris les élections locales, déjà planifiées pour 2024.
Ce monitoring citoyen est exercé par des observatrices (et des observateurs) recrutés, formés et déployés sur le terrain par l’Observatoire de la parité et de l’égalité F/H ainsi que par toutes citoyennes (et citoyens) soucieuses de veiller à ce que les élections soient démocratiques, transparentes et apaisées.
Le réseau de « SentinELLES » s’appuie sur une méthodologie de recherche rigoureuse de l’information recueillie par les sentinELLES des élections, engagé.e.s bénévolement dans l’observation citoyenne du processus électoral, dans une Province pilote, le Sud-Kivu.
Quel est l’objet du monitoring et de la surveillance citoyenne ?
Les observateurs-trices, dans un objectif prioritaire de prévention, exercent une observation (monitoring ou surveillance) sur les « maladies des élections », c’est-à-dire, sur des faits, des incidents, des pratiques nuisibles à l’intégrité du processus électoral ou qui risquent de le faire dégénérer en des violences généralisées :
- les discours d’incitations à la haine et à la violence, divisionnistes et manipulatoires de la part des partis politiques et des candidats, y compris à travers les médias (qui constituent une violation des lois (y compris de la loi électorale) et des obligations figurant dans le Code de bonne conduite des partis politiques, des regroupements politiques et des candidats aux élections).
- les violations des droits de l’homme liées à la période pré-électorale, particulièrement la violation de libertés fondamentales, comme la liberté de réunion et de manifestation pacifique, dont les autorités politico-administratives, le secteur de sécurité (Police, FARDC, Agences de renseignements, etc.) peuvent être rendus responsables.
- les incidents de discrimination et de violence verbale, psychologique, physique, particulièrement ceux contre les femmes candidates engagées dans le processus électoral.
- l’instrumentalisation des enfants pendant la campagne électorale.
A ces quatre « objets » du monitoring de la campagne électorale par les SentinELLES, pourrait s’ajouter, si les moyens le permettent, la surveillance de la journée du scrutin, le 20 décembre, et du processus de compilation grâce à un « comptage parallèle des résultats ». Si cela est rendu faisable (par l’intervention de partenaires techniques et financiers), les observateurs-trices, et même de simples citoyens et citoyennes, électeurs et électrices, pourraient le jour du scrutin, photographier avec un smartphone les résultats affichés devant le bureau de dépouillement (conformément à l’article 68 de la loi électorale : « Aussitôt le dépouillement terminé, le résultat est immédiatement rendu public et affiché devant le bureau de dépouillement« ). La photo est ensuite immédiatement envoyée à la plateforme numérique de comptage et compilation parallèle des résultats, permettant ainsi de déjouer les tentatives de fraude électorale.
Les incidents qui sont et seront rapportés par les observateurs-trices du réseau « SentinELLES de la campagne électorale » sont localisés, cartographiés et traités par la Salle de veille ou de gestion de crise qui , après vérification de leur fiabilité, va les relayer vers les organismes habilités à les vérifier eux-mêmes et, le cas échéant , à prendre action pour, selon le cas, les dénoncer, les faire cesser ou pour les sanctionner : la CENI, la PNC, les parquets des tribunaux, UNPOL, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), les ONG locales de défense des droits humains, etc. .
Le réseau SentinELLES,d’observation citoyenne des élections, recourt fortement aux outils numériques à travers l’utilisation des smartphones pour documenter ces « incidents électoraux » et les communiquer via un groupe WhatsApp pour vérification, documentation et suivi par les autorités concernées.
Les observateurs-trices se sont déjà disponibilisées pour la première sortie d’observation / monitoring / surveillance du réseau sentinelles des élections à l’occasion du meeting du candidat Mukwege le samedi 25 novembre en début d’après-midi à la place de l’indépendance, à Bukavu, équipées en T-shirt, képi et badge permettant de les identifier clairement.
Ils et elles sont à nouveau descendu.e.s sur le terrain, le jour suivant, pour assurer cette fois le monitoring du meeting d’un autre candidat, Moïse Katumbi Chapwe.
En offrant des données fiables, reposant sur des preuves incontestables, et à travers le partage d’information, le réseau « SentinELLES » contribue, à travers la mobilisation des citoyen.ne.s, à ce que les élections présidentielles, législatives nationales, provinciales et locales soient libres, transparentes et surtout apaisées.
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