Le Collectif 2250, plateforme de jeunes engagée dans la mise en œuvre de la Résolution 2250 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, a salué avec force et conviction la décision du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Nouvelle Citoyenneté de garantir le maintiens des filles enceintes dans les établissements scolaires à travers la RDC

 

DECLARATION DU COLLECTIF 2250 APRES LA CIRCULAIRE DU MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE EN RDC

« Maintenir les filles enceintes à l’école, c’est défendre la justice sociale et l’égalité des chances »

Kinshasa, le 18 juillet 2025

Le Collectif 2250 salue avec force et conviction la décision du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Nouvelle Citoyenneté de garantir le maintiens des filles enceintes dans les établissements scolaires à travers la République Démocratique du Congo.

Cette mesure historique constitue un tournant majeur dans la lutte contre les discriminations sexistes dans le système éducatif congolais. Elle marque un pas courageux vers une école plus inclusive, plus juste, plus humaine.

Jusqu’ici, trop de jeunes filles étaient exclues arbitrairement des écoles au nom d’une moralité à géométrie variable, pendant que les auteurs de ces grossesses poursuivaient paisiblement leur scolarité. Ce traitement à double vitesse est non seulement injuste, mais aussi profondément inacceptable dans une société qui prétend défendre les droits humains.

En tant que plateforme de jeunes engagée dans la mise en œuvre de la Résolution 2250 du Conseil de Sécurité des Nations Unies – qui reconnaît le rôle central des jeunes dans la construction de la paix, la cohésion sociale et le développement –, nous considérons cette mesure comme un acte de justice éducative, un levier d’émancipation pour les filles, et un signal fort contre le sexisme institutionnalisé.

Ce que nous applaudissons dans cette mesure :

  • Le respect du droit à l’éducation pour toutes les filles, sans discrimination liée à leur situation personnelle ;
  • La possibilité d’une seconde chance pour des jeunes souvent confrontées à des violences, à l’abandon ou à la stigmatisation ;
  • La rupture avec une hypocrisie sociale persistante autour de la sexualité des jeunes.

Rappelons que, selon notre législation, une grossesse d’une mineure devrait alerter la justice sur un probable cas de viol. Or, bien souvent, c’est la jeune fille – pourtant victime – qui est exclue, stigmatisée, abandonnée. Cette nouvelle orientation politique vient corriger une injustice structurelle.

Nous insistons également sur un point essentiel : permettre à une fille enceinte de rester à l’école ne signifie pas cautionner la grossesse en milieu scolaire. Cela signifie simplement ne pas la condamner à une marginalisation permanente.

Nous appelons à un accompagnement bienveillant, centré sur la réintégration scolaire, la santé reproductive, le soutien psychosocial, et une coopération étroite avec les familles et les communautés éducatives.

En conséquence, le Collectif 2250 recommande :

  • La mise en œuvre effective et sans discrimination de cette décision dans toutes les provinces et dans tous les réseaux scolaires, y compris les écoles conventionnées ;
  • Des programmes de sensibilisation renforcés sur la santé sexuelle et reproductive, adaptés aux réalités locales ;
  • L’accès libre et confidentiel aux moyens contraceptifs pour les jeunes ;
  • Un dialogue inclusif avec les leaders religieux et traditionnels afin de déconstruire les tabous et construire une culture de tolérance et de dignité ;
  • Et surtout, un cadre de protection efficace pour prévenir les violences sexuelles et traduire les agresseurs en justice.

Nous ne bâtirons pas un avenir de paix et de cohésion sociale si nous continuons à exclure les plus vulnérables. Cette mesure est un pas dans la bonne direction. À nous toutes et tous de la faire vivre.

Pour les droits des filles. Pour une école égalitaire. Pour une jeunesse protégée, éduquée et écoutée. 

 

L’Observatoire de la parité et de l’égalité F/H signe des deux mains cette déclaration. 

Le problème des grossesses précoces doit être résolu par d’autres voies que l’exclusion :

1. Une éducation complète à la sexualité, tâche qui n’est actuellement que très rarement remplie par la famille et par l’école. Conséquence : les jeunes s’informent sur le sexe en allant avec leur smartphone sur les sites pornos ‼️‼️

2. Une information complète sur les différentes méthodes contraceptives et l’accès facile aux préservatifs.

3. L’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicalisé et sécurisé pour éviter les nombreux avortements clandestins et parfois mortels. (Rappel : le Protocole de Maputo ratifié par la RDC autorise l’avortement dans certaines circonstances dont le viol, le danger physique ou mental, etc. ).

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