Au Burkina Faso, l’UNICEF, en partenariat avec le ministère de l’Éducation et grâce à un financement du GPE, a mis en œuvre un programme expérimental pour évaluer la contribution des outils numériques à la réponse d’urgence en matière d’éducation.
Amadé W. Gansore, enseignant à l’école communale B de Kaya, au Burkina Faso, donne cours dans une salle de classe remplie d’élèves souriants. La nouveauté dans cette classe est que les 64 élèves de CM2 ont tous une tablette devant eux. Micheline Sawadogo, 11 ans, est très heureuse d’avoir sa nouvelle tablette. Elle explique : « Nous avons commencé à utiliser les tablettes en janvier 2023. Le premier jour, nous avons comparé le contenu de la tablette avec nos livres. Nous avons tout de suite vu que c’était similaire. Mes parents étaient ravis d’apprendre que nous avions commencé à utiliser des tablettes à l’école. Grâce à elles, ils pourront économiser de l’argent sur les manuels scolaires ».
Dans le cadre du plan d’éducation d’urgence au Burkina Faso financé par le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), l’UNICEF, en collaboration avec le ministère de l’Éducation, a mis en œuvre un programme expérimental pour évaluer le rôle des ressources numériques (2 500 tablettes) dans la réponse à la situation d’urgence en matière d’éducation. Cinq régions bénéficient de ces tablettes, à savoir la Boucle du Mouhoun, le Centre-Nord, le Nord, l’Est et le Sahel.
Justin Sawadogo, également âgé de 11 ans, est dans la même classe que Micheline. Il est très heureux d’utiliser cette nouvelle tablette : « C’est plus facile pour moi de lire avec la tablette. Si je devais choisir entre les tablettes et les livres, je choisirais les tablettes. » Justin et Micheline ont vu leurs notes s’améliorer au cours du deuxième trimestre grâce à la mise en place de la tablette.
« Ce trimestre, les résultats des enfants sont meilleurs qu’au premier trimestre. Au début de l’année, sur 64 élèves, 21 avaient la moyenne. Avec les tablettes que nous avons reçues en janvier, 36 élèves ont eu la moyenne lors de notre deuxième évaluation » , explique Amadé Gansore, l’enseignant de la classe.
Amadé Gansore, enseignant, dans sa classe de CM2 de l’école communale B de Kaya. Credit: UNICEF Burkina Faso
En novembre 2022, 50 enseignants de CM2 des cinq régions sélectionnées ont été formés à l’utilisation des tablettes. Cette formation leur a permis d’installer et d’utiliser les applications nécessaires aux examens. De la géographie à la grammaire en passant par la géométrie et le calcul, les élèves peuvent retrouver tous les manuels du programme sur leur tablette. De plus, l’installation du pack Office permet aux élèves de s’entraîner à la dactylographie.
« L’utilisation de tablettes est une nécessité, et non un luxe, car nous sommes à l’ère du numérique et les enfants doivent y être formés pour bien s’intégrer dans ce nouveau monde. J’aimerais que tous les enfants puissent avoir accès à des tablettes et que les enseignants reçoivent la formation nécessaire pour les accompagner », déclare Amadé Gansore.
Le plan d’éducation d’urgence du Burkina Faso comporte plusieurs volets. Outre l’expérimentation de tablettes dans certaines écoles, la priorité est l’ouverture de salles de classe supplémentaires pour accueillir le nombre croissant d’élèves déplacés internes provenant des villages voisins touchés par la crise sécuritaire. La ville de Kaya compte actuellement près de 36 000 enfants déplacés internes. Dans une classe, il y a plus de 150 élèves.
C’est le cas du jeune Salif Sawadogo, 14 ans, élève en CM2 à l’école Kouim-Kouli C de Kaya. Il est originaire d’Ankounan, un village situé au nord de Kaya. En 2019, après avoir perdu son père lors d’attaques de groupes armés, Salif et sa famille sont venus s’installer chez son oncle à Kaya. « Quand je suis arrivé ici, nous étudiions sous les arbres avant d’avoir une tente comme salle de classe. Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir une vraie salle de classe. Au premier trimestre, j’étais deuxième de la classe avec une moyenne de 8,19 sur 10. », raconte Salif avec fierté.
Salif Sawadogo a 14 ans. C’est un enfant déplacé interne, élève en CM2 à l’école Kouim-Kouli de Kaya. Credit : UNICEF Burkina Faso
Trois salles de classe ont été construites en 2022 pour augmenter la capacité de l’école Kouim-Kouli C, grâce au soutien de l’UNICEF, qui avait initialement fourni des tentes pour servir de salles de classe afin de faire face à l’afflux de personnes déplacées au début de la crise. Mais l’investissement en termes de salles de classe reste insuffisant. « À Kouim-Kouli C, sur 887 élèves, 771 sont des enfants déplacés internes. C’est dire l’urgence de la situation. », explique Christophe Ouédraogo, directeur de l’école.
Des salles de classe construites pour l’école primaire Kouim-Kouli C à Kaya grâce à l’UNICEF et au soutien financier du GPE. Credit : UNICEF Burkina Faso
par Myriam Dossou, UNICEF Burkina Faso.
A quand une plus grande utilisation des outils numériques dans les écoles de RDC ?
Partagez autour de vous, notamment vers les enseignants et autres acteurs du système éducatif, via vos réseaux sociaux et WhatsApp :
Commentaires récents