L’Association des Femmes des Medias, AFEM, utilise le système « Femme au Fone » qui enregistre au quotidien des alertes de dénonciation des cas de VBG et la récolte des données à travers l’outil « baromètre de sécurité » dans les zones où intervient. Propos de Nelly Adidja,  et intervenante dans une activité organisée par le consortium KJN, WEC CONGO, LDF, SPR sur l’observation électorale ce 31 Octobre 2023 à Bukavu dans la province du Sud-Kivu en RDCongo.   

Pour Nelly Adidja, chargée de programme au sein d’AFEM et intervenante dans une activité organisée par le consortium KJN, WEC CONGO, LDF, SPR, le monitoring est fait par les groupes à la base, les noyaux clubs d’écoute, les groupes des femmes au fone, les correspondants ruraux et autres membres de la communauté :

« … les auteurs de ces alertes peuvent être soit des victimes elles mêmes ou des témoins. Ils sont formés et équipés pour bien réaliser leurs missions. Les formations portent sur les droits des femmes, les notions des violences sexuelles et basées sur le genre, le monitoring des VBGs en utilisant les outils mis à leur disposition. Ils bénéficient également des formations sur le processus de plaidoyer et référencement des cas de VBG… »

Femme au Fone (FAF) est un système basé sur les SMS qui a été mis en place à Bukavu à travers lequel une rédaction composée des journalistes, juristes et mobilisatrices sociales de FAF recueillent et contrôlent des données collectées par des textes de SMS qui rendent compte des incidents de sécurité. FAF est capitalisé par le consortium AFEM, Radio Maendeleo et SPR.

« Femme au fone est un système d’alerte précoce qui utilise les nouvelles technologies pour prévenir les violences sexuelles et basées sur le genre et apporter la réponse aux survivantes. Il a été mis en place depuis 2008 et capitalisé par le consortium Radio Maendeleo, SPR et AFEM… »

La Rédaction de FAF, basée à Bukavu, vérifie et analyse les informations reçues et les utilisent dans les émissions radio éducatives, les débats avec les autorités, les dialogues publics, ainsi que la production des campagnes médiatiques via les radios locales.

« Il s’agit d’un logiciel incorporé dans un ordinateur et connecté à un modem avec quatre cartes SIM des différents réseaux de téléphonies actifs en RDC ; Orange, Vodacom, Airtel et Tigo. Une fois le message arrivé au système sms, il est directement classé selon la catégorie d’incident, la provenance, la date, l’expéditeur. La catégorisation se fait sur base des mots clés déjà incorporés dans le systèmeUne rédaction constituée des journalistes, juristes, sociologues analyste, vérifie et oriente les cas qui arrivent au système FAF. Outre les alertes sur des cas d’incidents, les réactions sur les émissions diffusées à Radio Maendeleo et Mama-Radio sur la sécurité de la femme sont recueillies… »

Les sms envoyés par les membres de la communauté et spécifiquement les femmes se font à travers les sms pour alerter sur différentes formes des violences faites à l’égard des femmes.

« Cette approche innovante, a permis la connaissance des incidents sécuritaires en tant qu’information à traiter.  Une fois l’information reçue, elle est vérifiée. Le traitement se fait soit par référence vers les structures médicales pour les cas des violences sexuelles, l’extraction de la personne pour les cas d’accusation de sorcellerie, l’orientation vers les structures d’écoute, de conseil juridique, judiciaires et l’appui conseil pour d’autres cas. En plus avec le Smartphone, les femmes concernées savent manipuler le téléphone pour envoyer des SMS », a-t-elle ajouté.

AFEM capitalise les alertes reçues par le système FAF et baromètre de sécurité pour produire des contenus médiatiques entre autre des émissions, spots de sensibilisation, magazines, communiqués de presse et pour informer et alerter les autorités afin de les amener à prendre leurs responsabilités.

Le plaidoyer à travers les forums de recevabilité

 « AFEM organise des dialogues communautaires, des émissions publiques ou des tribunes d’expression communautaire ou les problèmes liés au respect des droits des femmes et ceux en lien avec la gestion de la cité. Les gouvernants et gouvernés font le diagnostic de la situation qui prévaut dans la communauté et proposent des pistes de solutions pour adresser les problèmes documentés (questions de gouvernance, de participation des femmes aux postes de prise de décision, les violences sexuelles et celles basées sur le genre, ect) »