La PNC vient d’informer le public congolais qu’elle procède à l’enregistrement des candidats désireux de s’inscrire à l’Académie de police de la République Arabe d’Egypte pour l’année académique 2019-2020. Les jeunes-filles ne peuvent pas être candidates.

Dans un communiqué daté du 11 avril, la PNC « informe le public congolais et spécialement les jeunes détenteurs d’un diplôme d’Etat » qu’elle procède à cet enregistrement avec comme  conditions, « entre autres« , « ne pas dépasser l’âge de 22 ans au 1er octobre 2019, présenter une attestation de bonne vie et moeurs, être apte physiquement, réussir au concours organisé à cet effet« .

Dans une interview comme invité du jour sur Radio Okapi ce lundi 15 avril , le Commissaire Divisionnaire Adjoint, DHR (Directeur Ressources Humaines, Jean-Bosco  NDONDA KHINDJI, ajoute d’autres conditions non mentionnées dans le communiqué et qui revêtent un caractère clairement discriminatoire. Cet enregistrement et ce concours ne s’adressent :

  1. qu’aux jeunes de Kinshasa et pas des autres provinces.
  2. qu’aux candidats de sexe masculin. 

La première condition « de localisation » est étonnante et contraire au principe d’égalité et  elle ne peut être justifié ni par le caractère tardif de ce communiqué, ni par la durée bizarrement très courte de l’enregistrement des candidatures (du lundi 15 au mercredi 17 avril 2019) !

La seconde condition « de sexe » est tout aussi étonnante et injustifiable. Elle viole clairement  la Constitution et les lois congolaises ainsi que plusieurs traités internationaux auxquels la RDC a souscrit dont la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en sont article 10 : « Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes afin de leur assurer des droits égaux à ceux des hommes en ce qui concerne l’éducation et, en particulier, pour assurer, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme :

a) Les mêmes conditions d’orientation professionnelle, d’accès aux études et d’obtention de diplômes dans les établissements d’enseignement de toutes catégories, dans les zones rurales comme dans les zones urbaines, cette égalité devant être assurée dans l’enseignement préscolaire, général, technique, professionnel et technique supérieur, ainsi que dans tout autre moyen de formation professionnelle;

Cette condition de sexe, ainsi que la condition « de localisation », violent également l’article 16 de la Loi  n°13/013 du 1er juin 2013 portant statut du personnel de carrière de la police nationale en son Article 16 : « Le recrutement dans la Police Nationale a lieu par voie de concours, soit interne, soit direct, selon les besoins exprimés au titre du budget annuel, en tenant compte de l’équilibre entre les Provincesdu genre et des péréquations déterminées au sein des services et des unités« . Or, ce concours conduit directement au recrutement dans la PNC, après les deux années d’études à l’Académie de Police égyptienne, les diplômés entrant dans la PNC, selon les dires du Commissaire divisionnaire, avec « le grade de Commissaire-adjoint ou sous-lieutenant ». Cette discrimination est clairement contraire aux efforts d’intégration de la dimension de genre dans la réforme de la police nationale congolaise (PNC).

L’Observatoire de la parité critique et dénonce vigoureusement ces discriminations.

Il appelle les jeunes filles de Kinshasa à se mobiliser, avec l’appui des organisations féministes locales, et, pourquoi pas, à se présenter en groupe, à la Direction des Ressources Humaines (DRH) de la PNC, située dans l’enceinte du Commissariat Général , à côté du Palais du peuple, pour se faire enregistrer et, en cas de refus, protester collectivement contre cette discrimination.

NOUS SOMMES ENSEMBLE ! NOUS SOMMES PLUS FORT.E.S !

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