Comme l’a constaté Radio Okapi : « le nombre des femmes en hausse au Sénat » : « La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié vendredi 15 mars les résultats des élections des sénateurs dans 24 provinces sur les 26 que compte la RDC. Parmi les 100 sénateurs élus, 19 sont des femmes. Ce chiffre est en hausse par rapport à la législature passée, qui ne comptait que 5 sénatrices. La province du Tanganyika est celle qui a envoyé le plus de femmes au Sénat. Sur les quatre élus, trois sont des femmes.Les provinces du Haut-Katanga, Kasaï-Central, Kwango et Kwilu ont, chacune, envoyé deux sénatrices à la chambre haute du Parlement. Le Haut-Lomami, le Kasaï, la ville de Kinshasa, le Kongo-Central, la Mongala, le Sud-Ubangi, et la Tshopo auront aussi un représentant pour chacune de ces provinces au Sénat. Par contre, d’autres provinces ont vu les hommes rafler tous les postes des sénateurs. Aucune femme n’a été élue. Comme dans les provinces de l’Equateur, Haut-Uele, Ituri, Kasaï-Oriental, Lomami, Lualaba, Maniema, Nord-Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu et Tshuapa. La ville de Kinshasa, qui dispose de 8 sièges, ne compte qu’une seule sénatrice.
Comparée à la législature passée où le Sénat n’avait que 5 sénatrices, la chambre haute du Parlement élue en 2019 a presque multiplié par 4 le nombre des femmes élues. Le Sénat actuel comptera donc 19 sénatrices, en attendant la tenue des sénatoriales au Nord-Kivu et au Mai-Ndombe ».
Pourquoi nous n’applaudissons pas à « l’élection » des sénatrices ?
Parce que, comme l’écrit Me J-C Katende « Ce qui se passe sous nos yeux est extrêmement grave : la R. D. Congo est devenue la propriété privée de ceux qui sont capables de corrompre les autres grâce à l’argent mal acquis. Le système que nous avons décrié et qui a fonctionné les 18 dernières années est en train de se remettre en place grâce à la corruption des personnes vulnérables à l’argent et au poste politique »
Voilà pourquoi nous n’applaudissons pas à l’élection de presqu’une vingtaine de sénatrices. Notre satisfaction de voir l’indice de la parité progresser dans cette institution de 5 à presque 20% est fortement tempérée par l’indignation à la vue des méthodes ignobles utilisées pour arriver à ce résultat. Parce que, malheureusement, la plupart de ces « élues » au Sénat, le sont, tout comme ces Messieurs, grâce à la fraude et à la corruption.
Ce n’est pas de cette manière que nous voulons faire avancer la participation politique de la femme et la parité. Pour nous, la fin ne justifie pas les moyens.
« Qu’est-ce-qu’on peut encore attendre de telles institutions ? »
Ces élections scandaleuses, venant après la fraude massive qui a entaché l’élection présidentielle, sans oublier les législatives nationales et les législatives provinciales, soulèvent évidemment cette question. Comme le dit encore Me J-C Katende :
« Toutes les institutions qui ont reçu le mandat du peuple congolais de moraliser la vie politique, d’interpeller et de sanctionner les dirigeants politiques, d’une part, et celles qui ont le mandat de travailler pour le bien être des congolais sont mises en place par la fraude, la corruption et le mensonge. Qu’est-ce-qu’on peut encore attendre de telles institutions ? ».
Grave question à laquelle doivent maintenant apporter une réponse, non seulement la société civile congolaise mais aussi sa composante « Femmes », les OSC de défense des droits des femmes, les consortiums et coalitions comme le mouvement « Rien sans les femmes » (RSLF).
Se résigner ou résister ?
Collaborer, à tous les niveaux, avec ces pouvoirs illégitimes ou entrer en désobéissance ou en résistance civile ?
La réponse de Me J-C Katende a le mérite de la clarté : « Les élections des sénateurs ont démontré une fois de plus que le vrai changement au Congo ne viendra pas des élections, encore moins de la coalition FCC-CACH, mais de la prise de conscience de congolais que nous sommes devant des gens qui veulent prendre les institutions en otage pour servir les intérêts d’un seul individu ou d’un groupe d’individus.
Nous devons tous, nous opposer à ce système ».
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