Pour la féministe Caroline Criado Perez, des toilettes aux voitures en passant par les médicaments, les normes du quotidien oublient les femmes. Nos normes du quotidien, nos équipements, nos études statistiques oublient la moitié de l’humanité : les femmes.

Telle est la thèse de Femmes invisibles (First Editions), best-seller de la journaliste et féministe britannique Caroline Criado Perez. Des médicaments qui ne prennent pas en compte les différences biologiques entre les sexes aux mannequins pour les tests de collision basés sur une morphologie masculine, les exemples ne manquent pas selon l’autrice pour prouver, comme le disait Simone de Beauvoir, que « la représentation du monde, comme le monde lui-même, est l’opération des hommes ».

Mais si l’inégalité est indiscutable au niveau des toilettes dans l’espace public, faut-il aller jusqu’à considérer qu’une opération de déneigement peut être sexiste ? Nous avons interrogé Caroline Criado Perez par téléphone alors que son livre, qui en 2019 a remporté le prix du livre de l’année dans le domaine du business remis par le Financial Times et le cabinet McKinsey, vient d’être publié en France.

 

Le Point : Pourquoi, selon vous, les femmes sont-elles invisibilisées par les données statistiques ?