La Colombie a élu pour la première fois de son histoire un président de gauche, Gustavo Petro. Mais l’arrivée de sa colistière au pouvoir fera date : Francia Marquez est une militante écologiste issue du milieu rural. Dans un pays déchiré par les inégalités sociales, elle est la première vice-présidente afro-colombienne.

En quelques mois, elle est devenue l’icône de toute une génération, notamment des afro-descendants qui représentent plus de 9% de la population. « Je suis votre vice-présidente », clame fièrement Francia Marquez dans son premier discours au soir de la victoire.

Mère célibataire à 16 ans, cette ancienne femme de ménage est originaire d’un petit village défavorisé du sud-ouest de la Colombie. Elle porte aujourd’hui les espoirs des oubliés de la politique colombienne : « Après 214 ans, nous avons obtenu un gouvernement du peuple, un gouvernement du peuple aux mains calleuses, un gouvernement de gens ordinaires, un gouvernement de ceux et celles qui ne sont rien. »

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À 40 ans, Francia Marquez n’a encore exercé aucun mandat électif. Son aura, elle la doit à son militantisme écologiste et féministe, qui l’a amené à étudier le droit. Dans son département natal, le Cauca, gangréné par la violence, elle est devenue le visage de la lutte contre l’exploitation minière illégale, la déforestation et la contamination des eaux au mercure.

Un combat qui lui vaudra le prix Goldman, surnommé le Nobel de l’environnement, mais aussi des menaces de mort constantes. En 2019, elle est la cible d’un attentat manqué.

Dans un discours au ton incisif hier, Francia Marquez a rappelé qu’elle souhaitait lutter contre le racisme structurel, pour les droits des LGBT+, mais aussi œuvrer à la « réconciliation » du pays.

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